Dispositifs transdermiques (patchs) : l’ANSM met en garde contre les erreurs

A la suite de signalements d’erreurs médicamenteuses en lien avec l’utilisation de patchs, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) lance une campagne de sensibilisation et d’information et met à disposition un dépliant d’aide au suivi du traitement.

Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), ces signalements sont principalement liés à un manque d’information ou de formation sur les modalités d’utilisation des dispositifs transdermiques et concernent aussi bien les patients et leurs proches que les professionnels de santé.

« Parmi les signalements d’erreur, les trois quart ont entraîné la survenue d’effets indésirables, parmi lesquels près de la moitié étaient des effets indésirables graves. L’analyse de ces signalements et de la littérature scientifique met en évidence que les erreurs médicamenteuses liées aux dispositifs transdermiques sont principalement dues à un manque d’information ou de formation sur les modalités d’utilisation », souligne en effet l’agence.

L’ANSM indique avoir engagé une réflexion en lien avec un groupe de travail dédié, composé en particulier de professionnels de santé de terrain afin d’améliorer la présentation et l’information relatives aux dispositifs transdermiques et d’en favoriser plus largement leur bon usage.

L’ANSM lance une campagne de sensibilisation et d’information destinée aux professionnels de santé ainsi qu’aux patients et à leurs proches. Des documents d’information sous forme de questions/réponses adaptés à ces publics ont été élaborés ainsi qu’un outil d’aide au suivi des patients traités par un dispositif transdermique afin de faciliter leur prise en charge.

L’ANSM recommande notamment :

– de ne pas découper le patch sauf quand la possibilité de découpe est précisée dans la notice ou le Résumé des Caractéristiques des Produits (RCP).

– respecter les recommandations données par les professionnels de santé ou précisées dans la notice ou le RCP, notamment en ce qui concerne : le site anatomique (des applications, par erreur, des patchs contenant des opioïdes -médicament permettant de lutter contre la douleur- au niveau du point douloureux ont été rapportées et les modalités d’application (le film protecteur du patch doit être retiré avant application, il ne faut pas écrire sur le patch.)

– Les patchs usagés contiennent encore du principe actif après leur utilisation. Il est donc nécessaire de retirer le patch usagé avant d’en appliquer un nouveau. De plus, un stockage des patchs, y compris usagés, hors de la portée et de la vue des enfants et une élimination sécurisée (à savoir, pour la ville, un retour à l’officine pour une destruction) permet de limiter l’exposition des enfants à des surdosages accidentels (ingestion par des enfants de patchs usagés).

– Lors de la recherche des traitements en cours, le port de patchs doit être précisé car un oubli peut être à l’origine d’un surdosage ou d’une interaction médicamenteuse.

– Une augmentation de la température du corps peut entraîner une modification de la vitesse et de la dose délivrée du principe actif à travers la peau et être à l’origine de surdosage. Il faut donc éviter des sources de chaleurs importantes (bouillotte sur le patch, bain chaud, sauna), de réaliser des activités sportives par fortes chaleurs, de s’exposer au soleil de façon prolongée ou sans protéger le patch par un vêtement.

– La présence de métaux dans certains patchs peut provoquer des brûlures lors de réalisation d’une IRM ; il faut donc systématiquement informer les professionnels de santé du port d’un dispositif transdermique avant la réalisation de cet examen.

Source : ANSM