Vaccin contre Ebola : un essai clinique prêt à débuter en Guinée

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avec le ministère de la Santé de la Guinée, Médecins Sans Frontières (MSF), Epicentre et l’Institut norvégien de santé publique (INSP) vont lancer un essai de phase 3 en Guinée le 7 mars pour tester l’efficacité théorique et réelle du vaccin VSV-EBOV contre le virus Ebola. Ce vaccin a été mis au point par l’Agence de la santé publique du Canada.

La vaccination aura lieu dans la région de la Basse Guinée, qui dénombre actuellement le plus grand nombre de cas de maladie à Ebola. La stratégie adoptée sera celle de la vaccination dite «en ceinture», basée sur l’approche utilisée pour éradiquer la variole dans les années 1970. La mise en œuvre de cette stratégie implique l’identification d’un nouveau cas diagnostiqué d’Ebola – le «patient zéro» – et l’identification des personnes qui ont été en contact avec lui ou elle. Ces «contacts» seront vaccinés s’ils donnent leur consentement.

Les objectifs de cet essai clinique sont de deux ordres: évaluer si le vaccin protège les contacts et si la vaccination des contacts parvient à créer une zone-tampon – ou ceinture de protection – autour du patient zéro pour éviter la propagation de l’infection. La vaccination sera également proposée aux travailleurs de première ligne dans la zone où l’essai clinique aura lieu. « Des établissements du gouvernement du Canada fournissent aux équipes africaines qui mènent cet essai la formation et l’appui nécessaires. En outre, des experts canadiens surveillent et évaluent l’essai, et fournissent des conseils scientifiques. », précise l’OMS dans un communiqué.

Depuis que la flambée de maladie à virus Ebola a été déclarée urgence sanitaire mondiale en août 2014, l’OMS a convoqué d’urgence une série de consultations avec des scientifiques, des éthiciens, des régulateurs de produits pharmaceutiques et des décideurs pour identifier les meilleur produits préventifs et thérapeutiques qui pourraient aider à endiguer l’épidémie.

Les vaccins développés par le Canada (VSV-ZEBOV) et GSK-Bio (ChAd3) ont rapidement émergé comme des outils prometteurs en raison de leur efficacité dans des études sur les primates non humains. Le vaccin VSV-EBOV a été mis au point par l’Agence de la santé publique du Canada. Il était homologué au nom de NewLink Genetics, avant que NewLink Genetics et Merck annoncent leur collaboration, le 24 novembre 2014. GlaxoSmithKline-Bio (GSK) a développé le vaccin ChAd3-ZEBOV en collaboration avec les Instituts nationaux pour la santé des États-Unis.

Depuis septembre 2014, les deux vaccins contre la maladie à virus Ebola les plus avancées ont été évalués dans 15 pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du Nord. Les étapes nécessaires pour ceci ont été considérablement raccourcies grâce à l’organisation parallèle des essais cliniques et la mise en œuvre de procédures d’urgence afin d’accélérer le partage et l’analyse des données entre les chercheurs et les producteurs. Le vaccin VSV-ZEBOV a été choisi pour l’essai clinique en Guinée sur la base de paramètres développés un Comité consultatif scientifique et technique de l’OMS sur les interventions expérimentales contre Ebola (STAC-EE). Les critères retenus incluaient un profil de sécurité acceptable, l’induction de réponses immunitaires appropriées, y compris des anticorps neutralisants, et de la disponibilité en temps voulu d’un approvisionnement suffisant de doses de vaccin.

L’OMS, l’UNICEF, le CDC des États-Unis, la fondation Bill et Melinda Gates et l’Alliance mondiale pour les vaccins (GAVI) collaborent avec les pays touchés pour élaborer des plans et des stratégies pour l’introduction du vaccin à grande échelle, si cela devrait être nécessaire. « Les producteurs ont assuré que suffisamment de doses de vaccins seront disponibles dans les mois à venir. Les ressources financières sont en place pour acheter et mettre les vaccins à la disposition des pays touchés par l’épidémie d’Ebola. », indique enfin l’OMS. Le Conseil exécutif de GAVI a approuvé une enveloppe financière de 300 millions de dollars (US $) en décembre 2014. Une somme de 90 millions de dollars destinés à soutenir le déploiement du vaccin a aussi été approuvée.

Source : OMS