AB Science : une nouvelle publication dans la revue scientifique PLOS One, montrant l’effet neuroprotecteur prometteur du masitinib

AB Science annonce aujourd’hui la publication d’une étude dans la revue scientifique à comité de lecture PLOS One [1], mettant en évidence le potentiel neuroprotecteur du masitinib dans un modèle de maladie neurodégénérative d’origine neuroimmune. Ces travaux démontrent la capacité du masitinib à limiter les lésions neuronales, mesurées par la concentration sérique de la chaîne légère des neurofilaments (NfL), et à réduire les biomarqueurs de cytokines pro-inflammatoires, ce qui laisse espérer son application dans le traitement des maladies neurodégénératives.

La NfL est un marqueur non spécifique de la perte axonale qui peut servir de biomarqueur de la capacité d’un médicament à produire un effet neuroprotecteur. Il est important de noter que les dommages neuronaux, ou leur prévention, peuvent être rapidement évalués en mesurant la concentration sérique de NfL chez les souris induites par l’EAE. L’EAE étant un modèle de maladie neurodégénérative d’origine neuro-immune, elle est très pertinente pour le mécanisme d’action du masitinib dans des maladies telles que la sclérose en plaques progressive (SEP), la sclérose latérale amyotrophique (SLA), la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson.

L’article, intitulé « Tyrosine kinase inhibitor, masitinib, limits neuronal damage, as measured by serum neurofilament light chain concentration in a model of neuroimmune-driven neurodegenerative disease », est librement accessible en ligne sur le site de PLOS One.

Le professeur Olivier Hermine, MD, président du comité scientifique d’AB Science et co-auteur de cet article, a commenté : « Cette étude est la première à démontrer que le masitinib peut réduire les niveaux sériques de NfL, un biomarqueur clé des dommages neuronaux, tout en réduisant la neuroinflammation et en ralentissant le déclin fonctionnel dans un modèle de maladie neuro-immunitaire. Le masitinib a déjà montré des avantages cliniques dans la sclérose en plaques progressive, la sclérose latérale amyotrophique et la maladie d’Alzheimer légère à modérée lors d’essais antérieurs, et cette étude renforce encore ses promesses thérapeutiques. Dans l’ensemble, ces résultats confirment le potentiel du masitinib en tant que traitement de fond des maladies neurodégénératives ».

Le mécanisme d’action du masitinib cible le système neuro-immunitaire inné, en particulier les mastocytes et la microglie, qui sont de plus en plus reconnus comme contribuant à la pathophysiologie des maladies neurodégénératives. Ces résultats apportent des preuves supplémentaires des propriétés anti-inflammatoires du masitinib et ajoutent de la crédibilité à la neuroprotection associée au masitinib observée dans les essais cliniques de phase tardive de la sclérose en plaques progressive, de la sclérose latérale amyotrophique et de la maladie d’Alzheimer.

Les principales conclusions sont les suivantes :

  • Le masitinib a réduit de manière significative les niveaux sériques de la chaîne légère du neurofilament (NfL), indiquant ses effets neuroprotecteurs dans un modèle de maladie neurodégénérative induite par le système immunitaire.
  • Réduction des niveaux NfL relatifs :
    • Au jour 8, le traitement par masitinib a réduit l’augmentation relative des taux sériques de NfL par rapport au groupe témoin EAE. Plus précisément :
      • Le masitinib à la dose de 50 mg/kg/jour a réduit les niveaux de NfL de 43 %.
      • Le masitinib 100 mg/kg/jour a réduit les niveaux de NfL de 60 %.
    • Cette réduction dépendait de la dose, la dose la plus élevée étant la plus efficace.
  • Réduction des niveaux absolus du NfL :
    • Au jour 8, les concentrations sériques absolues de NfL étaient inférieures d’environ 25 % dans les deux groupes traités par le masitinib par rapport au groupe témoin EAE.
    • Au 15e jour, le masitinib a encore réduit les taux sériques absolus de NfL. Plus précisément :
      • Le masitinib à la dose de 50 mg/kg/jour a réduit les taux de 6 %.
  • Le masitinib 100 mg/kg/jour a réduit les niveaux de 26%.
  • Le traitement au masitinib a réduit de manière significative les niveaux de plusieurs biomarqueurs de cytokines pro-inflammatoires dans le modèle de souris EAE, ce qui indique ses effets anti-inflammatoires.
    • Le masitinib a démontré des effets bénéfiques sur les performances fonctionnelles dans le modèle de souris EAE, en particulier sur la force de préhension :
      • Les souris traitées au masitinib ont d’abord montré une détérioration de la force de préhension, mais ont retrouvé leur niveau d’avant traitement (jour 1) au jour 15.
      • Les deux groupes de masitinib (50 mg/kg/jour et 100 mg/kg/jour) ont montré une détérioration relative de la force de préhension significativement inférieure au 15e jour par rapport au groupe témoin EAE (p < 0,001).
      • Ces résultats suggèrent que le masitinib ralentit la détérioration de la force de préhension, ce qui indique un effet protecteur sur la fonction motrice dans des conditions de neuroinflammation chronique.

Dans l’ensemble, ces résultats démontrent que le masitinib limite efficacement les dommages neuronaux, comme en témoigne la baisse des taux sériques de NfL, et soutiennent son potentiel en tant qu’agent neuroprotecteur dans les maladies neurodégénératives.

[1] Hermine O, Gros L, Tran T-A, Loussaief L, Flosseau K, Moussy A, Mansfield CD, Vermersch P (2025) PLoS ONE 20(4):e0322199. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0322199.

Source et visuel : AB Science