Cliniques et hôpitaux privés : 60% des actes chirurgicaux‎ en France

Les cliniques et hôpitaux privés jouent la transparence et publient leur premier rapport d’activité des 1100 cliniques et hôpitaux privés que représente  la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP). Ainsi en 2008, le secteur privé a notamment pris en charge 7 millions de séjours, soit environ 30% des hospitalisations en France.

Le secteur couvre l’ensemble du champ sanitaire : Court Séjour – Soins de suite – Psychiatrie. Près de 7 millions de séjours ont été pris en charge en 2008, soit environ 30% des hospitalisations en France. Les cliniques et hôpitaux privés réalisent 60% des actes chirurgicaux, 25% des séjours en médecine, 28% des accouchements, 30% des séjours SSR, 20% des hospitalisations psychiatriques. 
Le secteur est en pointe dans le développement de l’activité ambulatoire avec 67% de part de marché en chirurgie, une activité d’hospitalisation à temps partiel en hausse de 12% en SSR en 2008, et un tiers des établissements psychiatriques dotés d’un service d’HTP (Hospitalisation à Temps Partiel). Avec 2 millions de passages aux urgences (soit 14% des passages en France) dans les 126 cliniques autorisées en 2008, le secteur privé représente un maillon indispensable du système de santé.
Le secteur est par ailleurs un gros employeur, avec 140 000 salariés, dont 49,5% d’IDE (infirmières diplômées d’Etat) et d’ASQ (Aide Soignante Qualifiée). La masse salariale globale s’établit à 5 Mds d’€ en 2008, en progression de +3% (effectifs non médicaux).

Une part non négligeable des pathologies lourdes
Complémentaires du secteur public, les cliniques et hôpitaux privés couvrent la quasi-totalité des 784 GHM (groupe homogènes de malades) répertoriés en dehors des greffes d’organes juridiquement réservées aux établissements publics et PNL (privés non lucratifs). Ils prennent donc en charge une part non négligeable des pathologies lourdes : 55% des GHM pris en charge dans les cliniques MCO sont des GHM lourds et 124 000 séjours en clinique sur 324 000 en France relèvent de l’activité dite « de CHU » (soit 38%).
En psychiatrie, les prises en charge lourdes représentent 30% de l’activité et les  établissements ont fait preuve d’une grande réactivité pour répondre à des besoins émergents spécifiques : prise en charge des adolescents, addictions, personnes âgées, lits de crise, etc.

Un problème majeur de démographie médicale
En 2007, 40 000 médecins exerçaient leur activité au sein de cliniques et hôpitaux privés   (dont 36 000 libéraux). Le secteur est aujourd’hui confronté à un problème majeur de démographie médicale, de nombreux patriciens arrivant à l’âge de la retraite dans un contexte de tension démographique : entre 2006 et 2007, on observe une diminution de 1% de la population médicale et de -1,4% pour les praticiens libéraux.   
La baisse des effectifs est particulièrement notable dans l’obstétrique (-6,7 %) et la pédiatrie (-9,6%), où le manque de médecins est souvent responsable de la fermeture des services et de la disparition de l’activité. Parallèlement, le personnel salarié continue à progresser : + 0,7% des effectifs entre 2007 et 2008.

Un tiers des cliniques et hôpitaux privés en situation déficitaire.
Si le chiffre d’affaires du secteur continue à progresser (+2,4%) entre 2007 et 2008 (ce taux moyen varie suivant les spécialités : +2,2 % en MCO, +1,9 % en SSR et +4,2 % pour la psychiatrie), le résultat net est en recul de 29% par rapport à 2007, et ne représente que 2,3% du CA. La baisse du résultat net est continue depuis 2005  La situation financière des établissements hospitaliers privés s’est dégradée par rapport à l’année précédente avec un tiers des cliniques et hôpitaux privés, tous secteurs confondus, en situation déficitaire. Les postes de charges progressant plus vite que le chiffre d’affaires (+4,2% entre 2007 et 2008), le secteur reste fragile et poursuit sa restructuration.

« La rentabilité de ce secteur réglementé et dont les tarifs sont encadrés par l’Etat est largement dépendante des décisions politiques. La quasi-stagnation des tarifs sur les quatre derniers exercices conduit à une situation particulièrement difficile au regard des perspectives d’évolution des charges consécutives notamment à la réforme LMD décidée par les pouvoirs publics.» commente Philippe Burnel.

Source : FHP