Démographie pharmaceutique : les chiffres 2010

L’Ordre des pharmaciens publie le recensement annuel des pharmaciens. Au 1er janvier 2010, 73 332 pharmaciens étaient inscrits à l’Ordre. L’ordre constate une « répartition harmonieuse » des biologistes, hospitaliers et officinaux sur l’ensemble du territoire. Malgré les mouvements de concentrations dans l’industrie, le nombre de pharmaciens y reste stable. En revanche, un sujet préoccupe l’ordre : le vieillissement de la profession  d’ici à 10 ans.
 Bien que légèrement supérieure à celle de 2008, la croissance globale des effectifs en 2009 demeure sous la barre des 1 %. Au 1er janvier 2010, 73 332 pharmaciens étaient inscrits à l’Ordre. Les diplômés étrangers, bien qu’en légère augmentation, ne représentent que 1,37 % du total des effectifs. L’évaporation des jeunes diplômés a diminué. Le nombre de pharmaciens ayant obtenu leur diplôme mais non encore inscrits à l’Ordre avait rebondi à 21,7 % en 2008, pour revenir à près de 12 % en 2009 (307 diplômes). Une grande majorité (80 %) des nouveaux inscrits en 2009 ont obtenu leur diplôme soit dans l’année, soit l’année précédente.

En revanche, le vieillissement de la profession apparaît très nettement à l’échelle de 10 ans. Les départs en retraite seront importants dans les années à venir. Depuis 2000, les classes d’âge les plus nombreuses se sont décalées des 38-47 ans aux 48-57 ans. Ces derniers représentent désormais un bon tiers des effectifs, soit plus de 25 000 pharmaciens.

Les modes d’exercice et les restructurations
Dans tous les métiers, on assiste à une évolution plus ou moins forte du nombre des structures qui se concentrent. Ce qui a pour conséquence d’augmenter la présence pharmaceutique par établissement.

La légère baisse en Sections A (pharmaciens titulaires d’officine) et G (pharmaciens biologistes libéraux) ne permet pas de conclure en 2009 à une diminution de l’attrait de l’exercice libéral. Si les jeunes titulaires d’officine ne désertent pas l’exercice libéral, leurs comportements évoluent. Plus de la moitié (51 %) choisissent d’exercer en association. Le nombre de Sociétés en Exercice Libéral (SEL) est toujours en progression (+ 14,6%).

La répartition territoriale des officines et des pharmaciens d’officine
Le nombre d’officines diminue à nouveau en 2009 (- 0,33%). Il est de 22 386. La métropole affiche un taux moyen de 36 pharmacies pour 100 000 habitants, soit une pharmacie pour 2 800 habitants. En totalisant titulaires et adjoints, c’est un pharmacien pour environ 1200 habitants. Les nouveaux titulaires d’officines ne désertent pas les zones rurales ni les zones sensibles.

La densité pharmaceutique par habitant fait apparaître un contraste Nord- Sud. Au Nord d’une ligne La Rochelle-Lac Léman, hormis les zones fortement urbanisées, la plupart des départements se situe dans la moyenne de 86 pharmaciens pour 100 000 habitants. Le grand bassin parisien et l’Alsace et la Moselle (où les règles d’implantation étaient historiquement plus strictes) sont marqués par une densité un peu plus faible. Au Sud de cette ligne en revanche, la plus forte densité s’explique soit par la désertification démographique (Limousin, Lozère, Hautes-Alpes), soit par la dynamique des zones touristiques et littorales.

La répartition des pharmaciens par âge montre une disparité elle aussi Nord- Sud, les jeunes pharmaciens titulaires d’officine (- de 40 ans) étant plus attirés par le Nord de la France, en particulier l’Ouest normand et le quart Nord-Est, tandis que Sud-Ouest et Sud-Est se caractérisent par une moyenne d’âge plus élevée.

La répartition des officines par taille, quant à elle, permet d’observer un clivage entre le centre et les marges. Aux territoires très ruraux, vieillis et peu denses de la France de l’Ouest et du Centre, s’oppose une France du croissant Est-Midi, celle des frontières et du tourisme où les officines accueillent le plus souvent plus de deux pharmaciens.

Les transferts d’officines (près de 240), s’effectuent en majorité au sein de la commune d’implantation, plus particulièrement dans les communes rurales de la façade Ouest et du Nord-Est. Une recomposition s’amorce également dans les zones urbaines d’Ile-de-France et du Sud Est. Ces transferts illustrent la recherche de meilleures conditions techniques et commerciales d’exploitation, permettant aux pharmaciens de mieux remplir leur mission de professionnels de santé de premier recours.

Les regroupements d’officines sont encore peu nombreux en 2009 (35). Ralentie par la complexité des opérations, la tendance au regroupement s’amorce néanmoins et il est prévisible qu’elle s’accélère en 2010. On peut également noter les opérations de « faux » regroupements d’officines par « rachat de clientèle » et fermeture de l’officine (45).

Section par section
Pharmaciens d’officine : Section A : Le nombre de titulaires diminue (Section A : – 0,27 % à 28 073) mais de manière non significative. Section D : Les adjoints voient leurs effectifs augmenter au niveau national (Section D : + 1,27 % à 26 484), augmentation due notamment au nombre d’inscrits en tant que « intermittents ».

Pharmaciens de l’industrie (Section B) : Malgré les mouvements de concentration à l’oeuvre parmi les entreprises pharmaceutiques (- 10% d’établissements), le nombre de pharmaciens qui y exercent demeure stable, à 3 342 (+ 1,67 %).

Pharmaciens de la distribution (Section C) : Malgré les restructurations des entreprises de distribution pharmaceutique (- 10,5% d’établissements), la démographie des pharmaciens augmente de 3,89 % (641).

Pharmaciens biologistes (Section G) : la légère baisse (- 0,36 % à 7 954) constatée est non significative. La réforme de la biologie médicale laisse présager de fortes évolutions à venir dés 2010 dans les structures, publiques ou privées.

Pharmaciens des établissements de santé (Section H) : La hausse des effectifs se poursuit dans cette section (+ 5,04 % à 5 255) malgré la réduction du nombre de PUI (pharmacies à usage intérieur).

Pharmaciens de l’outre-mer (Section E) : Ils connaissent l’une des plus importantes progressions (+ 3,80 % à 1 583), en raison de l’augmentation de la population générale dans ces départements et collectivités. Seule catégorie de pharmaciens à diminuer, les biologistes.

Source : Ordre des pharmaciens