Le ministre du budget met la Haute Autorité de Santé sous pression

Dans une interview accordée aux Echos, Laurent Degos président de la Haute Autorité de Santé (HAS) répond aux attaques du ministre du Budget, Eric Woerth, qui reproche à l’institution de ne pas publier assez vite ses avis sur le bon usage des médicaments. Le quotidien rappelle l’objectif du gouvernement inscrit au PLFSS 2009 : 130 millions d’euros d’économies l’an prochain sur la base des recommandations de la HAS.

 

Crée en 2004, la Haute Autorité de Santé a pour mission d’évaluer l’intérêt thérapeutique des médicaments et des actes des professionnels de santé. Depuis l’année dernière, l’institution s’est vue attribuer un nouveau rôle de régulateur et doit se  prononcer  sur leur impact économique sur l’Assurance maladie. Le quotidien rappelle que la polémique concerne particulièrement « les produits contre l’hypertension, le mauvais cholestérol et les ulcères ». Objectif du gouvernement : réduire les prescriptions « injustifiées » coûteuses pour l’assurance- maladie.

 

En avril dernier, le gouvernement a ainsi demandé à la Haute Autorité de santé  la publication de recommandations sur ces molécules. La HAS qui vient de publier sa première recommandation sur le traitement de l’hypertension, repousse à l’année prochaine ses avis sur les autres médicaments. « Beaucoup trop lent » pour Eric Woerth, ministre du Budget, qui n’hésite pas à s’en plaindre publiquement.

 

Laurent Degos rappelle dans Les Echos que la responsabilité de la HAS est de « rationaliser l’offre de soins, pas de la rationner, même si le gouvernement aimerait parfois que nous allions plus loin ».  Il souligne également le temps nécessaire à « une approche scientifique, concertée et transparente »  qui permet d’évaluer « les expertises, confronter notre analyse à celle du laboratoire pharmaceutique qui commercialise le médicament ». Par ailleurs il revoit la balle à l’exécutif quant à l’application des recommandations afin qu’elles « se  traduisent par des économies, tout en préservant la qualité des soins ».

Pour plus d’informations, consulter l’article des Echos , l’interview de Laurent Degos et le rapport de la HAS sur le traitement de l’hypertension