Le rapport mondial sur la santé de l’OMS dénonce des « inégalités criantes » en terme d’efficacité et d’accès aux soins

Le Rapport sur la santé dans le monde 2008, publié aujourd’hui par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), dénonce  des inégalités évidentes en matière de résultats sanitaires, d’accès aux soins et de coût des soins de santé pour les patients. L’espérance de vie entre les pays les plus riches et les plus pauvres dépasse désormais 40 ans. Sur les quelque 136 millions de femmes qui accoucheront cette année, près de 58 millions ne bénéficieront d’aucune assistance médicale ni pendant l’accouchement ni après, ce qui met en jeu leurs vies et celles de leurs nourrissons.

 En évaluant de manière critique l’organisation, le financement et la dispensation des soins de santé de par le monde, le rapport met en exergue « un certain nombre d’échecs et d’insuffisances qui ont introduits des déséquilibres dangereux dans l’état de santé de différentes populations, tant à l’intérieur des pays qu’entre eux ». Ainsi les dépenses publiques de santé varient entre 20 dollars par personne et par an et plus de 6000 dollars. Pour 5.6 milliards d’habitants de pays à revenu faible et intermédiaire, plus de la moitié des dépenses de santé se fait par paiement direct. Avec l’augmentation des coûts de la santé et la désorganisation des systèmes de protection financière, les dépenses personnelles de santé poussent désormais chaque année 100 millions de personnes sous le seuil de pauvreté.

 Pour les auteurs du rapport,  « la stratégie de base pour affronter les inégalités consiste à tendre vers la couverture universelle dans un esprit d’équité, de justice sociale et de solidarité ». Ainsi un retour aux soins de santé primaires serait « le meilleur moyen de faire face à trois maux du 21e siècle »: mondialisation des modes de vies malsains, urbanisation rapide et anarchique, vieillissement de la population. Maux qui contribuent à l’augmentation des maladies chroniques telles que cardiopathies et accidents vasculaires cérébraux, cancer, diabète et asthme et qui créent de nouvelles demandes de soins de longue durée et d’appui au niveau de la collectivité ».
Ainsi selon l’OMS, « un meilleur recours aux mesures préventives existantes permettrait de réduire la charge mondiale de morbidité de près de 70% ».  « Les systèmes de santé n’évoluant pas spontanément vers plus d’équité et d’efficacité », l’OMS invite les politiques à agir sur les bases des recommandations du rapport.

Pour plus d’informations :
Rapport mondial sur la santé 2008