Maladies neurodégénératives : l’université de Caen partenaire de la start-up RonomA

Dans le cadre du programme PLEIAD (Pleiotropic Agents Against Alzheimer Disease) de l’université de Caen, les chercheurs ont mis au point une nouvelle molécule, le donécopride (Néocopride,) ; un candidat-médicament aux effets bénéfiques sur les maladies d’Alzheimer et de Parkinson qui protège les neurones, améliore la neurotransmission et la cognition. Ce futur médicament passe les derniers tests de toxicologie réglementaire pour débuter dès 2024 les premiers essais cliniques sur l’Homme.

Pour accélérer le développement de ce futur médicament, Romain Legrand, ancien chef de projet de Normandie Valorisation, accompagné des professeurs en chimie médicinale de l’université de Caen, Patrick Dallemagne et Christophe Rochais et de Normandie Valorisation et avec l’appui de l’université, ont lancé la start-up RonomA. Cette start-up leur permettra de lever des fonds et de se rapprocher des grands groupes pharmaceutiques. Premier objectif d’ici fin 2023, lever 2,5 millions d’euros pour démontrer la plus-value de ce candidat médicament et réaliser l’étude de la phase 1.

Le Néocopride, un candidat médicament porteur d’espoir

Les maladies d’Alzheimer et de Parkinson sont des maladies dites neurodégénératives dont les symptômes sont divers : troubles cognitifs prédominants ou troubles de la marche, troubles de la parole, etc. Pour l’heure, il n’existe pas de traitement permettant de guérir ces maladies.

En France, environ 1 million de personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer et 272 500 de la maladie de Parkinson. Respectivement, 225 000 et 25 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France. 55 millions de personnes souffrent aujourd’hui d’Alzheimer dans le monde et ce chiffre pourrait atteindre 152 millions d’ici 2050.

Les travaux des équipes des professeurs Patrick Dallemagne et Christophe Rochais sur le Néocopride sont donc porteurs d’espoir puisque les essais sur les animaux sont très prometteurs. Les effets anti-amnésique, anti-inflammatoire et neuroprotecteur du , le Néocopride permettent de protéger la destruction de la mémoire, de recréer des chemins nerveux, de limiter l’inflammation nerveuse et le ralentissement de l’accumulation de peptides responsables de la maladie d’Alzheimer. Ces effets ont pu être testés et constatés dans plusieurs modèles animaux.

« Les résultats obtenus jusqu’à présents sont très encourageants pour la société et pour les patients. Nous avons hâte d’aller tester et démontrer l’efficacité à la fois de notre médicament et de notre approche sur les malades », explique Romain Legrand.

Levée de fonds : 2,5 millions puis 10 millions d’euros

Les fondateurs de la start-up RonomA souhaitent accélérer dans les prochaines années le développement du candidat médicament, Néocopride, pour pouvoir dès 2024 commencer les premiers tests sur l’Homme.

Les chercheurs de l’université de Caen qui continueront à travailler au sein des laboratoires de l’université terminent les études toxicologiques réglementaires nécessaires pour débuter la phase 1 c’est-à-dire les premiers essais cliniques sur l’Homme.

Les fonds nécessaires pour mener à bien cette phase 1 (menée sur un petit groupe de volontaires, sains afin d’observer ses effets sur l’Homme) sont évalués à 2,5 millions d’euros. Le coût total d’un essai clinique dépend de nombreuses variables, mais les principaux coûts sont le nombre de participants (patients), et la complexité du protocole de l’essai clinique. Selon les résultats un second essai pourrait suivre sur une cinquantaine de patients suivant un traitement de 1 ou 2 mois.

La deuxième phase qui porte sur la sécurité, le dosage et l’efficacité préliminaire et qui implique généralement 100 à 300 participants devrait débuter fin 2024, début 2025 pour un coût évalué à 10 millions d’euros et qui nécessitera une nouvelle levée de fonds.

La première levée de fonds débutera dès le mois d’avril 2023. Les fondations et associations de malades seront contactées, la BPI et la Région seront évidemment sollicitées pour appuyer le développement du médicament. Mais la start-up souhaite aussi trouver des financements privés nécessaires pour booster un développement.

L’université de Caen est partie prenante de ce projet puisque en effet les chercheurs font partie de l’université et différentes études y seront effectuées.

Source : Université de Caen