Secteur optionnel : l’UFC-Que Choisir craint une « explosion des tarifs » des médecins

Secteur optionnel : l’UFC-Que Choisir craint une « explosion des tarifs » des médecinsAlors que les syndicats de médecins et l’Assurance maladie entament leurs ultimes négociations, l’association de consommateurs s’oppose à la mise en place du secteur optionnel. Selon l’UFC-Que Choisir, cette nouvelle tarification risquerait de « banaliser les dépassements d’honoraires » et « augmenterait significativement le coût de l’acte médical et les inégalités d’accès aux soins ».

Dans un communiqué, l’association rappelle en effet que l’assurance maladie et les syndicats de médecins devraient conclure, dans les jours à venir, une convention instaurant un nouveau secteur de tarification des honoraires, le secteur optionnel lequel concernerait pour l’instant les chirurgiens, les anesthésistes et les gynécologues obstétriciens.

« Les spécialistes qui opteront pour le secteur optionnel pourront, pour 70% de leurs actes, pratiquer des dépassements d’honoraires, représentant jusqu’à 50 % du tarif conventionné. Pour 30% de leurs actes ils s’engagent à respecter le tarif conventionné, notamment pour des situations d’urgence médicale et pour des soins délivrés à des patients en situation de précarité », précise l’association.

Vers une explosion des tarifs ?
« Plutôt que de revoir le prix de l’acte conventionné, l’assurance maladie préfère légaliser des dépassements d’honoraires, aujourd’hui pratiqués de façon sauvage, et permettre aux médecins de faire exploser leurs tarifs », dénonce l’association.
L’UFC-Que Choisir craint en effet que les praticiens concernés ne se « ruent sur le secteur optionnel ». « Faute de candidats, le secteur 1 – où le coût de l’acte médical est très largement pris en charge – disparaitra. En outre, si cette mesure est aujourd’hui introduite pour quelques spécialistes, il est à craindre qu’elle soit progressivement généralisée à tous les médecins », prédit l’association.

Des patients pénalisés
Le secteur optionnel engendrerait selon l’association des « conséquences triplement pénalisantes ». Une augmentation substantielle du coût de l’acte médical car « il sera de plus en plus difficile de trouver un médecin en secteur 1 ».  Une augmentation mécanique du prix des complémentaires santé « qui répercuteront ce coût supplémentaire sur leurs tarifs » et enfin un accroissement des inégalités dans l’accès aux soins consécutif à ces augmentations de prix, certains patients seraient ainsi contraints de « renoncer à des soins pour des raisons financières ».