Immunothérapie et cancers rares : lancement de 2 nouveaux essais AcSé

Immunothérapie et cancers rares : lancement de 2 nouveaux essais AcSéFinancés par l’Institut national du cancer, la Ligue contre le cancer et respectivement par les laboratoires pharmaceutiques BMS et MSD, les essais AcSé nivolumab et AcSé pembrolizumab, promus par UNICANCER et coordonnés par le Pr. Soria, chef du département Innovation Thérapeutique et Essais Précoces de Gustave Roussy, ont officiellement été lancés en mai 2017.

L’émergence de l’immunothérapie par anti PD1 comme nouvelle stratégie thérapeutique en oncologie a conduit à l’élaboration de deux nouveaux essais dans le cadre du programme AcSé de l’Institut national du cancer, afin que les patients atteints d’un cancer rare aient aussi accès à l’innovation. Ce programme pionnier et unique au monde vise à faciliter l’Accès Sécurisé aux thérapies innovantes dont fait partie l’immunothérapie par anti PD1, et à recueillir des données scientifiques sur ces nouvelles molécules pour les cancers de l’adulte ou de l’enfant.

Il s’agit des quatrième et cinquième essais du programme. Les trois autres essais sont actuellement conduits en France depuis 2013 et ciblent les tumeurs ayant des altérations moléculaires présentes dans plus de 20 types de cancers.  Les essais AcSé-Nivolumab et AcSé-Pembrolizumab ont pour objectif d’évaluer deux agents anti PD1 dans le traitement de certains cancers rares. 11 types de cancers rares (cohortes) sont à ce jour concernés par ces deux essais. Ils s’appuient sur l’organisation des réseaux cancers rares labellisés par l’Institut national du cancer et devraient permettre d’inclure sur trois ans près de 550 patients atteints de cancer rares et en échec thérapeutique.

Selon Natalie HOOG LABOURET, Responsable de la mission AcSé au sein de l’Institut national du cancer, « les essais que nous lançons permettent aux patients de recevoir ces molécules innovantes dont un bénéfice thérapeutique est attendu dans un cadre sécurisé en évitant le hors AMM. Les données que nous recueillerons sur les 11 cohortes nous permettront par la suite d’ouvrir de nouvelles cohortes, ou de fermer celles pour lesquelles aucun effet thérapeutique n’aura été démontré ».

Pour le Pr Jean-Charles Soria, Investigateur principal, chef du département Innovation Thérapeutique et Essais Précoces de Gustave Roussy, « ces essais ont un rôle clé pour permettre à des patients porteurs de cancers rares (donc le plus souvent exclus des essais cliniques classiques), d’accéder à l’immunothérapie par anticorps anti-PD1. Ceci constitue une perspective thérapeutique prometteuse pour ces patients. L’utilité de cette approche et sa sécurité seront évaluées de façon prospective et rigoureuse ».

Selon le Professeur Jacqueline Godet, Présidente de la Ligue contre le cancer, « les immunothérapies apportent un vrai espoir aux patients atteints de cancers, mais suscitent aussi des attentes énormes. Cependant, les industriels mènent des essais cliniques pour les cancers les plus fréquents au risque d’oublier les cancers les plus rares, alors que justement, dans ces situations, le besoin thérapeutique est le plus criant. La Ligue voit dans ce programme « AcSé immunothérapie et cancers rares » l’opportunité d’offrir aux patients atteints de ces cancers, l’accès aux traitements les plus novateurs, dans un grand nombre d’établissements de soins, à travers des protocoles de traitement avec des risques encadrés ».

Plus de détails sur le programme AcSé sur le site de l’Institut national du cancer

Source : Institut national du cancer