Cancer : comment les français perçoivent la maladie

La première  « Convention de la société face au cancer » organisée dimanche par La Ligue contre le cancer a réuni près de 2 000 participants à la Grande Arche de la Défense. A cette occasion,  un sondage réalisé par l’IFOP fait le point sur la perception des Français à l’égard du cancer aujourd’hui. 

 

Parmi les principaux enseignements du sondage, plus des deux tiers des Français (69%) ont été confrontés directement ou indirectement, au cancer, au cours de l’année écoulée. Si le niveau d’information à l’égard de la maladie s’établit à un niveau élevé (73% des interviewés se disent « bien informés »), il fait l’objet d’une faible intensité : seuls 16% se déclarent « très bien informés », taux qui ne semblent plus progresser. Le niveau déjà mesuré en 2000 (71%) apparaît comme un plafond. Source principale d’information sur le cancer : le corps médical, notamment les médecins généralistes (49%) et les spécialistes (30%).

 

L’impact sur la vie quotidienne
Principale difficulté pour la quasi-totalité des personnes interrogées (91%), la projection dans l’avenir. Une large majorité (69%) considère qu’il est difficile pour un malade de parler de son cancer à son entourage. Plus généralement, le quotidien des Français atteints d’un cancer est perçu comme une véritable épreuve, dans laquelle il devient particulièrement complexe de mener une vie de famille normale (81%), de garder son emploi (80%) ou encore d’acheter un bien immobilier (95%).

 

Cancer et emploi
Les personnes âgées de 50-64 ans (59%) et les employés (61%) soulignent davantage le caractère indispensable des efforts à fournir en matière de conservation de l’emploi, alors que les 35-49 ans (59%), les artisans et les commerçants (61%) souhaitent une diminution des effets secondaires des traitements.
Enfin, évoqués avec un degré de priorité moins prononcé, l’accompagnement de l’entourage et la garantie de l’accès à une assurance et à un emprunt sont jugés plus importants (respectivement 49% et 48%) qu’indispensables (44% et 37%). L’association entre cancer et précarité économique est approuvée par une personne sur deux (49%). Les personnes les plus âgées (53% chez les plus de 65 ans), les professions libérales et cadres supérieurs (54%) y sont particulièrement sensibles. En revanche, les plus jeunes interviewés (37% des 18-24 ans), les artisans (41%), les ouvriers (41%) et les habitants des communes rurales (45%) y adhèrent nettement moins.

 

Vers de nouveaux traitements
Sur le plan médical, 91% des Français estiment que les traitements ont déjà beaucoup évolué ces dernières années. Il existe déjà des traitements réellement efficaces (75%) qui sont nombreux (67%) et de nouveaux traitements vont faire leur apparition dans le futur (95%). Néanmoins, 80% des français jugent insuffisant le budget alloué à la recherche des traitements anticancéreux. Et 67% des interviewés citent l’État comme premier acteur devant s’impliquer dans la lutte contre le cancer, sans pour autant exclure de la mobilisation les autres acteurs, en particulier les chercheurs et la société dans son ensemble.

 

Une menace bien réelle
À l’avenir, en dépit de la reconnaissance de l’efficacité des traitements existants ou à venir, la menace d’un cancer sera aussi importante qu’aujourd’hui (43%), voire plus importante (36%). Dans ce contexte, les attentes des Français se concentrent d’abord sur les malades (garantir l’accès aux traitements et améliorer la prise en charge psychologique), puis sur le développement de la recherche.