Cancers gynécologiques : Curie-Cancer et GamaMabs Pharma étendent leur partenariat

Curie-Cancer, la structure qui conduit les activités de recherche partenariale industrielle de l’Institut Curie, et GamaMabs Pharma, société spécialisée dans le développement d’anticorps monoclonaux contre le cancer, ont annoncent mardi  avoir étendu leur partenariat qui porte sur le développement de l’anticorps 3C23K dans le traitement des cancers gynécologiques.

Un premier partenariat a été conclu en 2013. Les résultats des travaux portant sur l’anticorps 3C23K ont été présentés à l’Ovarian Cancer Research Symposium de Seattle en septembre 2014. Depuis, le partenariat a été renouvelé et étendu pour étudier plus en profondeur l’efficacité de ce candidat médicament contre les cancers de l’ovaire dans des modèles de souris porteuses de greffes de tumeurs humaines prélevées dans les blocs opératoires de l’Institut Curie. Les deux partenaires étudient en particulier l’intérêt du 3C23K contre les récidives qui sont un problème important dans le traitement de cette maladie.  Le cancer de l’ovaire est responsable de plus de 50 000 morts par an en Europe et aux Etats-Unis.

Une nouvelle thérapie pour le traitement des cancers de l’ovaire
3C23K est un anticorps « low-focuse » mobilisant les cellules immunitaires tumorales et ciblant le récepteur de l’hormone anti-Müllerienne (AMHR2). L’expression de cette hormone est restreinte chez l’adulte à l’ovaire (Granulosa cells) et au testicule (Leydig cells). AMHR2 est aussi exprimée dans la majorité des cancers gynécologiques tels que ceux de l’ovaire et de l’endomètre. Dans ces indications, AMHR2 est exprimée dans environ 65% des cas.

L’anticorps 3C23K est en phase de développement préclinique. Les premières études cliniques devraient débuter en 2015 après une levée de fonds prévue au premier semestre.

« Pour valider les premières observations faites dans les modèles cellulaires in vitro, nous avions besoin d’accéder à des modèles animaux très représentatifs de la maladie cancéreuse chez l’homme, ainsi qu’au savoir-faire de chercheurs connaissant parfaitement les processus métastatiques », indique Jean-François Prost, cofondateur et Directeur Scientifique de GamaMabs Pharma. « A l’origine de ce projet, il y a une rencontre en 2012, lors de la convention d’affaires BioFit, avec Damien Salauze, le directeur de Curie-Cancer, que je connais depuis longtemps. Il m’a convaincu de l’intérêt qu’il y aurait à collaborer compte tenu de la présence au sein de l’Institut Curie d’une large collection de souris xénogreffées avec des tumeurs de patients prélevées au bloc opératoire (modèles « PDX »). Elles sont très représentatives des tumeurs observées chez l’homme. L’Institut Curie nous permet en outre de coupler ces modèles au développement d’outils de détection d’AMHR2 dans des biopsies de patientes. Nous sommes donc au plus près de la biologie des cancers de l’ovaire », poursuit-il.

Didier Decaudin, principal investigateur de cette collaboration et responsable du laboratoire d’investigation préclinique de l’Institut Curie, ajoute : « Les résultats prometteurs dans ces modèles PDX sur différents sous-types de cancer de l’ovaire confirment le potentiel du 3C23K. »

Curie-Cancer aux côtés de GamaMabs Pharma
« Nous avons trouvé auprès de Curie-Cancer l’expertise et soutien dont nous avons besoin pour la mise en œuvre de notre stratégie », explique Stéphane Degove, Directeur Général et cofondateur de GamaMabs Pharma. « Pour nous, entreprise innovante, il est très important de pouvoir nous appuyer sur un grand centre internationalement reconnu comme l’Institut Curie. Nous pouvons interagir avec des chercheurs, mais aussi avec des médecins, dans le but d’accéder à un savoir-faire complémentaire au nôtre et à des connaissances sur la biologie et le traitement du cancer. Ces interactions ne peuvent que consolider notre vision stratégique quant au développement de nos produits », ajoute-t-il.

En effet, les grands instituts de recherche académiques comme l’Institut Curie ont mis au point de nombreuses plateformes technologiques pour les besoins de leurs travaux propres. Ces plateformes résultent d’investissements financés en partie par l’État. Ces investissements permettent la conduite de programmes de recherche en collaboration avec des industriels, au bénéfice des patients.

« Au-delà de la perspective de pouvoir apporter rapidement une solution thérapeutique supplémentaire à nos patients, nous nous réjouissons de pouvoir aider au développement d’une PME française », indique Damien Salauze, Directeur de Curie-Cancer. « Je constate une nouvelle fois que les savoir-faire développés à l’Institut Curie répondent aussi aux besoins exprimés par nos partenaires industriels, ce qui est illustré par notre label Carnot obtenu en 2011 en reconnaissance de notre engagement à leur apporter des solutions concrètes », conclut-il.

Source : Curie-Cancer / GamaMabs Pharma