Comment bien conserver ses médicaments ?

Afin de conserver ses médicaments dans les meilleures conditions, le premier réflexe à adopter est de vérifier sur leur emballage s’ils nécessitent une température de conservation particulière. En effet, en cas de fortes chaleurs, certains produits peuvent se dégrader. Petit point sur les recommandations qui s’appliquent.

Selon l’Agence du médicament (ANSM), il n’y a aucune précaution particulière à prendre en ce qui concerne les médicaments n’affichant pas de mention particulière de conservation sur leur boîte. Dans ce cas, « le médicament est stable, même en cas d’exposition prolongée à des fortes chaleurs », souligne l’ANSM. Les études ont ainsi montré que ces derniers ne se dégradent pas malgré des températures élevées telles que celles constatées lors de périodes de canicule.

De même, pour les médicaments dont la conservation est indiquée à une température inférieure à 25 °C ou 30 °C, l’ANSM préconise également de les conserver dans leur rangement habituel car « des études ont démontré qu’une température élevée pendant quelques jours ne dégrade pas ces médicaments », explique-t-elle.

En ce qui concerne les traitements (vaccins, antivenins) dont la température de conservation est située entre +2 et +8 °C, ils doivent être conservés au réfrigérateur. Une fois sortis, ils doivent être rapidement utilisés rappelle l’ANSM). Par ailleurs, il faut éviter de les sortir du réfrigérateur, puis les rentrer à nouveau s’ils n’ont pas été utilisés. En effet le cycle « froid-chaud » est à éviter pour ces produits qui restent fragiles, rappelle l’agence sanitaire.

Médicaments : le stockage et le transport strictement réglementés

Des industriels aux pharmaciens en passant par les répartiteurs pharmaceutiques, l’ensemble de la chaine logistique du médicament est strictement réglementée en matière de conservation des médicaments. En effet, la température de conservation de certains produits de santé est indiquée au titre de leur Autorisation de Mise sur le Marché (AMM).

A savoir, la réglementation en vigueur définit quatre seuils de température afin de garantir au patient la qualité des médicaments et autres vaccins qui lui sont prescrits : température dirigée (en dessous de +25 °C), produits thermosensibles (+2 °C à +8 °C), température négative (-20 °C à -40 °C) et très basse température (-70 °C).

« Cette obligation s’impose depuis la fabrication du produit jusqu’à sa dispensation au patient, ce qui couvre donc le transport et définit la chaîne du froid », indique ainsi l’Ordre des pharmaciens) dans ses recommandations relatives au transport des produits de santé. C’est pourquoi, l’ensemble des acteurs de la chaine du froid disposent de sondes et de capteurs de température (pour plus d’informations) qui leur permettent de veiller au respect de ces exigences sanitaires et réglementaires.

Par ailleurs, l’article l. 5121-5 du code de la santé publique stipule que « Les conditions de stockage dans lesquelles les médicaments doivent être conservés sont maintenues pendant le transport dans les limites définies par le fabricant ou sur le conditionnement extérieur ». De plus, les appareils de mesure destinés à contrôler la température dans les véhicules et/ou les conteneurs au cours du transport (cliquez ici pour en savoir plus sur ces derniers) ont l’obligation d’être entretenus et étalonnés à intervalles réguliers et au moins une fois par an ».

De la production au stockage en passant par le transport des médicaments, la nécessité de la maitrise de la chaîne du froid des produits pharmaceutiques a notamment été mise en avant lors de la pandémie du Covid-19 et l’arrivée de nouveaux vaccins tels que celui de Pfizer-BioNTech qui doit être conservé à une température de -70 °C.