Contrefaçon de médicaments : l’UE s’inquiète de l’explosion du trafic

Contrefaçon de médicaments : l'UE s'inquiète de l'explosion du traficLe commissaire européen à l’Industrie a déclaré ce lundi au quotidien allemand Die Welt que la circulation de médicaments contrefaits dans l’Union européenne dépassait « les pires craintes de la Commission » rapporte aujourd’hui l’AFP. Ainsi, Günter Verheugen dit s’attendre à ce que les pays de  l’UE s’entendent en 2010 sur des mesures de lutte contre ce fléau. Notamment en termes de traçabilité des produits.
Selon Günter Verheugen, en seulement deux mois, l’UE a saisi 34 millions de faux comprimés, lors de contrôles douaniers ciblés dans tous les pays membres. « Cela a dépassé les pires craintes », a-t-il ajouté. Quant aux médicaments contrefaits, il s’agit avant tout d’antibiotiques, de traitements anticancéreux, de médicaments anti-malaria et anticholestérol, d’antalgiques et de faux Viagra, a précisé le vice-président de la Commission.

Par ailleurs, le commissaire a dit s’attendre à ce que les pays de  l’UE s’entendent en 2010 sur des mesures de lutte contre ce fléau, « la contrefaçon de médicaments devant selon lui être considérée comme un crime à sanctionner  de la façon la plus sévère ». Parmi les mesures envisagées : des marques anti-contrefaçon sur les emballages et notamment un code-barre. « Et aussi un scellé, pour qu’on voie clairement si quelqu’un a ouvert l’emballage et qui », précise-t-il.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que 200 000 vies pourraient être sauvées chaque année si tous les médicaments utilisés étaient de bonne qualité et correctement prescrits. Selon les estimations, le marché de la contrefaçon représentera, en 2010, 75 milliards de dollars, soit une augmentation de 90% par rapport à 2005. Des sommes comparables au trafic de la drogue.

 L’industrie recherche aujourd’hui des solutions technologiques visant à garantir la traçabilité des produits et travaille avec les pharmaciens pour sécuriser la distribution. »  A titre d’exemple, l’année dernière, Sanofi Aventis a inauguré un premier laboratoire anti-contrefaçon à Tours . Ce dernier analyse les produits et répertorie toutes les suspicions de faux médicaments.