Dépenses de soins de ville : une « croissance très maîtrisée en 2010 »

En 2010, la progression des dépenses d’assurance maladie et notamment des soins de ville s’est considérablement ralentie avec une croissance de +2,8% seulement, l’un des taux les plus bas depuis 2000.  L’année se caractérise également, pour la 1ère fois de la décennie, par le respect de l’ONDAM (Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie), pourtant très contraint. Une modération des dépenses de ville qui s’explique principalement par une évolution très maîtrisée des postes de dépenses les plus importants : honoraires médicaux et remboursements de médicaments. 
 
En effet, depuis 2004, la progression des dépenses d’assurance maladie et notamment des soins de ville s’est considérablement ralentie : le taux de croissance annuel moyen des dépenses de ville est ainsi deux fois moins élevé entre 2004 et 2010 (+3,3%) que sur la période 2000-2003 (+7,6%).

En 2010, les dépenses liées aux soins de médecins et de dentistes sont stables : la diminution constatée chez les généralistes (-2,2%) est liée à une faible conjoncture épidémique sur l’année, qui impacte de manière importante les dépenses. Les médecins spécialistes enregistrent, quant à eux, une légère progression de leurs dépenses (+1,3%).

 1er poste de dépenses de ville (18 mds €), les remboursements de médicaments ont enregistré une croissance de 2,3% seulement. Pour les médicaments délivrés en ville, la croissance en volume est la plus faible de la décennie.

Le ralentissement observé depuis quelques années sur des postes tels que les transports de malades ou les soins de masso-kinésithérapie, en lien avec les actions de maîtrise médicalisée déployées dans ces secteurs, se poursuit en 2010.
Certains postes de dépenses, dont le poids est moins élevé dans le total des soins de ville, enregistrent des taux de croissance plus dynamiques :
 
Les indemnités journalières liées aux arrêts de travail voient leurs dépenses progresser de 4,4%, un taux moindre qu’en 2009 (+5,3%). La progression mensuelle des volumes d’indemnités journalières amorce un ralentissement en 2010.

 Les remboursements de transports de malades augmentent de 5,1% sur l’année. Cependant, les volumes progressent également de manière plus modérée (+3,6%) depuis plusieurs années sous l’effet des actions de maîtrise engagées.

 Les dépenses de soins infirmiers, en revanche, poursuivent leur progression avec une augmentation de plus de 8% en 2010, liée notamment au vieillissement de la population mais aussi à la progression des effectifs infirmiers.

« La maîtrise de la dépense de soins de ville résulte d’un pilotage très rigoureux conjuguant notamment des actions sur les prix et les volumes : la poursuite des actions de maîtrise médicalisée permettant une progression modérée des volumes ; une gestion prudente des revalorisations tarifaires et l’exploitation des marges d’efficience sur les prix.  Le contexte économique et les enjeux de notre société (vieillissement démographique, croissance importante des pathologies chroniques…) rendent plus que jamais indispensable l’amélioration de l’efficience des dépenses de santé. Notre système de santé doit ainsi relever dans le même temps plusieurs défis : préserver son caractère solidaire et un haut niveau de remboursement, intégrer les innovations thérapeutiques et les progrès techniques au profit des patients », estime l’Assurance maladie dans un communiqué.

Source : Assurance maladie