Diabète: 1ère expérimentation d’un pancréas artificiel

Pour la 1ère fois depuis la découverte de l’insuline il y a 90 ans, un malade montpelliérain, dont la vie dépend de l’apport permanent d’insuline, a passé la soirée au restaurant, dormi une nuit à l’hôtel, puis passé une matinée sans avoir à se soucier de son traitement par l’insuline.

Celui-ci était automatiquement géré depuis un téléphone portable par un pancréas artificiel miniaturisé autonome portable. Durant toute cette période, son taux de glycémie (sucre dans le sang) a été automatiquement maintenu à un niveau très proche de la normale, sans intervention de sa part.

Comment cela fonctionne ?
Le dispositif comprend une pompe à insuline portable, un appareil de mesure continue du glucose sous la peau et un module informatique de contrôle installé dans un smart-phone. En permanence, la mesure du glucose automatisée est transmise au module de contrôle qui ordonne la quantité d’insuline que doit administrer la pompe pour maintenir la glycémie dans une fourchette proche de la normalité.

Lors de cette expérimentation, le fonctionnement du système a été testé et le malade éduqué à son utilisation pendant une journée au Centre d’Investigation Clinique INSERM 1001 du CHRU de Montpellier. Le patient a pu ensuite utiliser le système de façon autonome en dehors de l’hôpital. Grâce à un système de surveillance à distance, le bon fonctionnement du pancréas artificiel pouvait être vérifié à tout moment par l’équipe technique et médicale.

Le CHRU promoteur d’une étude internationale
Ce patient était le1er à participer à une étude promue par le CHRU de Montpellier, financée par la Juvenile Diabetes Research Foundation américaine et menée par l’International Artificial Pancreas Study Group, un consortium de recherche international réunissant l’équipe d’Endocrinologie-Diabète du CHRU de Montpellier dirigée par les professeurs Eric Renard et Jacques Bringer, les Universités de Padoue et de Pavie (Italie), et les Universités de Virginie à Charlottesville et de Californie à Santa Barbara (USA). Cette étude évalue la possibilité d’utilisation dans la vie courante d’un modèle de pancréas artificiel autonome portable.

Cette 1ère expérimentation a été menée en parallèle chez un malade italien à Padoue avec le même succès. Huit autres malades vont réaliser les mêmes essais au cours des prochaines semaines à Montpellier et à Padoue, avant d’étendre la durée d’étude dans la vie courante sur plusieurs jours puis plusieurs semaines si les premiers succès sont confirmés.

Source : CHU de Montpellier