E-santé : la Commission européenne veut aller plus vite

Les technologies de l’information font évoluer le secteur de la santé en Europe, mais pas aussi vite que ne le souhaiterait l’Union européenne. C’est avec ce constat en tête que les ministres de la santé européens se rencontrent cette semaine en Espagne, afin de définir des objectifs à long terme en matière de «santé en ligne», soit l’ensemble des soins de santé prodigués à l’aide de produits et de services électroniques.

À l’heure où les systèmes de santé subissent la pression grandissante du vieillissement démographique, les pouvoirs publics se tournent vers les technologies de l’information pour trouver des solutions. La réussite de la santé en ligne suppose non seulement d’employer de nouvelles techniques, mais aussi de repenser les méthodes de travail.

Pour la première fois, cette rencontre annuelle se tient la même semaine et dans la même ville (Barcelone) qu’une autre conférence annuelle sur la santé en ligne – celle-ci destinée aux professionnels de santé et aux spécialistes des technologies de l’information. Organisé avec le soutien de la Commission européenne, ce forum est aussi un salon professionnel, exposant les dernières évolutions d’un des secteurs les plus prometteurs en Europe.

L’Espagne, qui occupe actuellement la présidence tournante de l’Union, a voulu organiser ces deux événements en parallèle afin d’intensifier les échanges et de stimuler l’action de l’UE en faveur de la santé en ligne.

La Commission encourage l’utilisation des technologies de l’information dans le secteur de la santé depuis 2004. Elle estime que les services électroniques ont un rôle primordial à jouer dans le développement d’un marché de la santé intégré à l’échelle européenne, et aussi dans le contrôle des dépenses de santé, qui sont en hausse constante. Ces dépenses représentent entre 4 % et 11 % du produit intérieur brut dans l’UE, et entre 10 % et 18 % de l’ensemble des dépenses publiques.

Le maintien de systèmes de santé financés par les contribuables coûte de plus en plus cher, à mesure que la population vieillit et que la demande de services augmente. On estime qu’en 2050, près de 40 % de la population de l’UE aura plus de 65 ans, alors qu’il y aura moins de travailleurs pour financer le système.

En 2008, l’UE a classé la santé en ligne parmi les six marchés émergents dans lesquels l’Europe peut occuper le premier rang mondial. Les services de santé en ligne sont, après les médicaments et l’équipement médical, le troisième grand secteur de la santé en Europe. Les réseaux d’information, les portails consacrés à la santé et les dossiers médicaux électroniques sont des exemples d’avancées dans ce domaine.

Si une large majorité de médecins ont aujourd’hui recours à l’informatique pour conserver et communiquer des informations médicales, rares sont ceux qui se servent d’applications telles que les ordonnances électroniques et la télésurveillance, qui permet à des patients d’être suivis à distance par leur médecin. Le transfert de données médicales entre pays reste rare, ce qui constitue un vrai problème dans un monde où la mobilité s’accroît.

Semaine européenne de la santé en ligne 

Source : Commission européenne