Espérance de vie en bonne santé : de fortes inégalités au sein de l’UE

Une étude* menée dans le cadre de l’observatoire européen des espérances de santé et publiée aujourd’hui dans la revue The Lancet, montre de fortes disparités au sein des pays de l’Union Européenne. Si au Danemark l’on peut vivre jusqu’à 74 ans en bonne santé, en Estonie, cette espérance culmine à peine à 61 ans.

De fortes disparités
Aujourd’hui, les hommes européens peuvent espérer être en bonne santé jusqu’à 67 ans et les femmes jusqu’à 68 ans. Les Français se situent dans cette moyenne (68 ans pour les hommes et presque 70 pour les femmes). Néanmoins, l’étude révèle de fortes disparités au sein des pays de l’UE. Pour preuve, l’écart d’espérance de vie « en bonne santé » entre les pays les plus riches (lesquels sont aussi les plus anciens) et les plus pauvres (pour la plupart parmi les 10 derniers pays à avoir intégré l’UE). Ainsi, au Danemark, premier pays du classement, l’espérance d’une vie en bonne santé culmine à 73 ans pour les hommes et 74 ans pour les femmes. En queue de peloton, on retrouve l’Estonie avec une espérance de 59 ans pour les hommes et 61 ans pour les femmes. 

Des facteurs économiques aggravants
Par ailleurs, ces résultats sont corrélés avec le produit intérieur brut (PIB) des pays et le niveau moyen des dépenses de santé engagées par les Etats pour leur population âgée. Ainsi un PIB élevé et de fortes dépenses de santé sont associés à une meilleure santé chez les plus de 50 ans. Autres facteurs déterminants : les longues périodes de chômage chez les hommes (plus de 12 mois), les études courtes et un faible niveau d’éducation générale.

 


L’âge de la retraite en question
 En considérant les résultats des dix derniers pays entrants dans l’UE où l’âge de départ à la retraite est supérieur ou coïncide avec l’âge moyen d’espérance de vie en bonne santé , les chercheurs soulignent  que « sans amélioration de l’état de santé des personnes vieillissantes, augmenter l’âge de départ à la retraite sera difficilement réalisable pour certains pays de l’Union Européenne. ».

 

 

 

* Cette étude a été menée par une équipe européenne comprenant notamment Carol Jagger (université de Leicester, Royaume-Uni), Jean-Marie Robine (Inserm) et Emmanuelle Cambois (Institut national d’études démographiques).