Etude QBE : l’industrie pharmaceutique française devrait croître 5 fois plus que le PIB en 2023

La pandémie de Covid-19 a placé les sciences de la vie au cœur de l’actualité et mis en lumière deux problèmes majeurs : la forte hausse des prix des intrants et la faible productivité de la France par rapport à l’Allemagne. Néanmoins, selon la dernière étude QBE, la France est le 2ème contributeur européen à l’économie du secteur. Ce sont environ 8 000 entreprises qui contribuent à hauteur de 18 milliards d’euros au PIB du pays, soit 0,8 %.

Le poids économique du secteur pharmaceutique devrait augmenter de 2,6 % en 2023

Le secteur des sciences de la vie devrait connaître une croissance plus rapide que le reste de l’économie française. En effet, selon les projections de la dernière étude QBE, sa valeur ajoutée brute augmentera de 2,6 % en 2023, soit cinq fois plus vite que le 0,5 % prévu pour le PIB français. C’est également plus de deux fois le taux de croissance prévu pour la contribution de son homologue allemand au PIB en 2023.

Une prévision confortée par l’enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France qui suggère qu’en avril 2023, les entreprises pharmaceutiques devraient enregistrer un solde net de +15 % avec des carnets de commande suffisants. D’ailleurs, la surperformance du secteur pharmaceutique par rapport au taux de croissance de l’ensemble de l’économie devrait se poursuivre au cours des deux prochaines années. La valeur ajoutée brute des produits pharmaceutiques devrait augmenter de 2,3 % contre 0,8 % pour le PIB français en 2024 et de 2,8 % contre 2,2 % pour le PIB français en 2025.

3 futurs risques à surveiller

L’étude QBE fait état de trois enjeux politiques qui pourraient avoir un réel impact sur le secteur :

  1. Le projet de relocalisation de la production de certains médicaments en France : la politique menée pendant longtemps en France qui encourageait surtout la recherche et le développement a connu un revirement suite à la pandémie de Covid-19. Désormais, les sciences de la vie occupent une place importante dans le discours du gouvernement sur la souveraineté économique. Ainsi, la fabrication de médicaments bénéficiera probablement d’un soutien supplémentaire de la part de l’État même si l’Hexagone fait face à des contraintes budgétaires.
  2. La révision de la réglementation pharmaceutique de l’Union Européenne : dans un contexte de pénuries à répétition, la France soutient une initiative visant à produire au sein de l’UE les « médicaments d’importance critique » comme les analgésiques et les antibiotiques. Cela augmente donc la probabilité d’intervention forte sur ce marché. « Qu’il s’agisse de la création d’emplois hautement qualifiés, de l’adoption accrue des nouvelles technologies ou encore de la limitation de l’import des matières premières, cela va entrainer de nouveaux défis à relever par le secteur pharmaceutique » précise Stéphanie Taschek, Souscriptrice Science de la Vie chez QBE France.
  3. Les changements de remboursement des médicaments par la Sécurité Sociale : Dans un contexte de dette publique élevée, le remboursement des médicaments par la Sécurité Sociale pourrait diminuer de façon progressive. Le gouvernement a déjà abaissé en mai le remboursement des ambulances non urgentes à 50 %, contre 65 % auparavant.

Afin de répondre à ces enjeux et continuer de stimuler la productivité et la croissance du secteur, l’adoption des technologies est un bon levier. Selon Stéphanie Taschek, « favoriser la numérisation du secteur pourrait permettre aux entreprises de réduire leurs coûts et mieux résister aux crises potentielles ».

De manière plus ambitieuse, la robotique chirurgicale ou les dispositifs médicaux basés sur l’intelligence artificielle pourraient faire partie des innovations à explorer. Néanmoins, ces technologies numériques s’accompagnent elles aussi de risques pour lesquels il conviendra de prévoir un budget.

[1] Rapport développé pour QBE par Control Risks et Oxford Economics

Source : QBE France