L’industrie pharmaceutique va interpeller les candidats à la présidentielle

A l’occasion de la présentation de ses voeux à la presse, Christian Lajoux, le président du Leem, a indiqué les défis à relever pour l’industrie pharmaceutique en 2012. Il souhaite notamment remettre l’économie et la politique industrielle de santé « au cœur du débat ». C’est pourquoi le Leem diffusera le 7 février une lettre ouverte aux candidats accompagnée d’un ensemble de propositions – sous le titre « L’industrie du médicament au cœur du défi français ».

Après une année 2011 marqué par le scandale du Mediator, « le temps est venu du rétablissement du dialogue et de la reconstruction », estime Christian Lajoux. L’industrie pharmaceutique veut ainsi en voir une preuve dans la récente réunion du Comité stratégique des industries de santé (CSIS). Pour autant, les industriels abordent « avec prudence » une année 2012 qui devrait voir le marché français du médicament reculer de 1 à 2%. Une baisse, venant après plusieurs années de stagnation, à laquelle s’ajoutera une addition fiscale supplémentaire à hauteur de 1% de chiffre d’affaires, selon le Leem.

Quant à l’emploi du secteur, il affiche « depuis deux ans, une baisse d’effectifs de l’ordre de 2.000 à 2.500 emplois par an ». En 2011, 28 plans de sauvegarde de l’emploi ont été ouverts concernant plus de 2.700 postes. Le Leem souligne ainsi que la restructuration des entreprises du secteur s’inscrit « dans un changement de business model qui a été fragilisé par les baisses de prix et les déremboursements, et qui aura des conséquences sur l’emploi ».

Concernant le bilan de l’annéee 2011, le Leem émet un certain nombre de réserves. Il souligne notamment « le caractère inéquitable et opportuniste » des mesures « qui ont amené un milliard d’euros de baisse des prix de médicaments et un milliard de taxes ».  Les Entreprises du Médicament se disent aussi « toujours dans l’attente de règles du jeu, lisibles et compréhensibles, de la Commission de la Transparence ». Enfin, le Leem reste préoccupé par les modalités d’application de la loi médicament.

Plusieurs défis pour l’industrie en 2012 
Les Entreprises du Médicament abordent donc 2012  « dans le climat de prudence d’un secteur qui a été malmené et ignoré dans sa dimension d’industrie de haute technologie au service de la vie ». « La valeur que nous apportons n’est pas la seule valeur du progrès thérapeutique », a déclaré Christian Lajoux. « C’est celle de l’économie du médicament sur les autres postes de santé (…) et d’un levier de croissance créateur d’emplois dans une période de crise ».

Selon Christian Lajoux, l’industrie fera face à plusieurs défis en 2012 :  trouver l’application réaliste et pragmatique des lois votées (contrôle a priori de la publicité, transparence sur les liens d’intérêts, études post AMM, accès au marché),  affronter les enjeux de la crise économique et leurs interprétations dans la nécessité de réduire les déficits des comptes sociaux et  enfin donner du corps et du suivi du Comité stratégique des industries de santé (CSIS), notamment sur les points concernant l’évaluation de la fiscalité, les ruptures technologiques et les études cliniques.

Une lettre ouverte aux candidats
A l’occasion de l’élection présidentielle, le Leem souhaite « participer à l’interpellation des candidats » notamment sur les thèmes de « l’innovation et la nécessaire recherche partenariale » ainsi que sur « la mutation de la production et l’évolution vers les biotechnologies et les technologies de rupture ». Deux enjeux que les Entreprises du Médicament estiment déterminants pour la croissance, l’exportation et l’emploi.
« Un accent particulier sera mis sur la nécessité de ne pas confondre, ni réduire l’économie de santé à l’économie de la régulation. L’économie de santé, et notamment la politique industrielle des industries de santé, doit être au cœur du débat », souligne Christian Lajoux.

Le Leem diffusera ainsi  le 7 février une lettre ouverte aux candidats accompagnée d’un ensemble de propositions – sous le titre « L’industrie du médicament au cœur du défi français –, et participera  à plusieurs débats organisés par la presse régionale à Toulouse, Strasbourg, Lyon, Agen, Clermont-Ferrand, avec un grand meeting de synthèse à Paris, le 21 mars.

Source : Leem / AFP