L’Étude NutriNet-Santé met en place sa « Biobanque »

L’étude NutriNet-Santé, qui fêtera son 2e anniversaire en mai prochain, est entrée jeudi dans une nouvelle phase. Les chercheurs invitent désormais les internautes à un bilan clinique et biologique. Objectif : mettre en place une biobanque afin de déterminer les mécanismes qui expliquent les relations entre comportements nutritionnels et développement des maladies. Dans un premier temps, 10.000 volontaires sont recherchés, 150.000 à terme.

Ce sont près de 170.000 « nutrinautes » volontaires qui  répondent régulièrement sur internet à des questionnaires sur leurs habitudes alimentaires. Désormais, Ils seront aussi invités à un examen clinique et à une prise de sang. En pratique, ils pourront prendre rendez-vous, via leur espace personnel sur le site nutrinet, dans un centre de consultation NutriNet-Santé, d’environ 45 minutes, avec des mesures anthropométriques (taille, poids, tour de taille…), pression artérielle, force musculaire, ainsi qu’un prélèvement de sang et la collecte d’un échantillon d’urine. Les prélèvements feront l’objet d’une première analyse (cholestérol, glycémie…) dont les résultats seront transmis aux participants. Mais les échantillons prélevés à cette occasion, identifiés de façon anonyme grâce à des étiquettes à code-barres garantissant leur traçabilité, permettront aussi la constitution d’une « Biobanque Nutrinet », une base de données pour des recherches à venir.

La mise en place de la biobanque a nécessité la construction d’un laboratoire équipé d’un robot (d’un coût de 450.000 euros) permettant l’aliquotage (fractionnement en sous échantillons) automatisé des prélèvements et d’un lieu dédié au stockage à -80°C, à la faculté de médecine de Bobigny. L’université Paris XIII, l’Institut de recherche en santé publique, la Fondation de recherche médicale, l’Association de recherche sur le cancer et la région Ile-de-France ont participé au financement.
.Les chercheurs s’intéresseront à différents biomarqueurs et notamment au stress oxydant (qui fait vieillir prématurément les cellules), à l’insulino-résistance (cette diminution de l’efficacité de l’insuline qui entraîne un trouble de la régulation du sucre) ou encore à l’inflammation chronique à bas bruit.

Deux centres de consultation sont déjà ouverts en région parisienne (Hôtel-Dieu à Paris et hôpital Avicenne à Bobigny). Une dizaine de centres devraient ouvrir d’ici la fin de l’année à Lyon, Clermont-Ferrand, Marseille, Nancy, Strasbourg, Reims, Tours, Angers et Brest. A terme, on en comptera une trentaine.

 Source : AFP et le Point