La densité de médecins en France toujours en diminution selon le Conseil de l’Ordre

La densité de médecins en France toujours en diminution selon le Conseil de l'OrdreLe Conseil national de l’Ordre des médecins vient de présenter la 3ème édition de son Atlas de la démographie médicale. Au 1er janvier 2009, la densité médicale diminue, avec 290,3 médecins pour 100.000 habitants, contre 300,2 en 2008. Autres constats alarmants pour l’Ordre : les disparités régionales s’accentuent et l’installation en mode libéral diminue.

Selon les données de ce nouvel Atlas, le nombre de médecins en activité régulière baisse de manière importante cette année : – 2% (1er janvier 2008 : 203 855 –    1er janvier 2009 : 199 736). Alors que le nombre de nouveaux inscrits augmente de 1,2%, le nombre global de médecins retraités augmente de +5,2% et vient confirmer le vieillissement du corps médical, déjà souligné plusieurs fois par le CNOM ces dernières années.
 
Le nombre de médecins âgés de moins de 40 ans baisse de 12% par rapport à 2008, alors que les médecins âgés de plus de 50 ans augmentent de 53% : avec un âge moyen de 51 ans parmi les médecins en activité, le nombre de médecins retraités va donc continuer à augmenter sérieusement dans les années à venir.
 
Les disparités régionales s’accentuent et l’installation en mode libéral diminue
Les inégalités territoriales s’accentuent, de la région PACA avec 375 médecins en activité régulière pour 100.000 habitants (385 au 1er janvier 2008) à la région Picardie avec 237,9 médecins pour 100.000 habitants (245,5 au 1er janvier 2008). De manière générale, l’Atlas montre que dans les régions à faible densité médicale les médecins libéraux sont plus âgés et que de ce fait la relève risque de ne pas être assurée.
 
Le Cnom note que le recrutement de médecins ayant un diplôme européen ou extra-européen ne résout pas les problèmes d’accès aux soins, ceux-ci ne s’installant pas dans les zones déficitaires mais en Ile de France et en PACA.
 
De plus les nouveaux inscrits continuent à préférer s’installer dans les grandes villes et à proximité des CHU, en dépit de l’octroi d’aides à l’installation. Les chiffres confirment donc les conclusions émises les années précédentes : les mesures d’incitation ou de coercition destinées à favoriser le retour des médecins dans les zones sous-dotées ne se révèlent pas efficaces et les jeunes médecins se détournent de la médecine de soins.
 
Remédier aux problèmes d’accès aux soins
Face à ce constat, l’Ordre tire à nouveau la sonnette d’alarme. « Plusieurs indicateurs, tels que le vieillissement de la population médicale, l’aggravation du problème des spécialités en crise et l’accentuation des disparités régionales, indiquent qu’il est urgent de remédier aux problèmes d’accès aux soins causés par l’évolution de la démographie médicale » explique-t-il. 

Parmi les propositions de l’Ordre,  le développement du  regroupement professionnel, en libérant les médecins des charges administratives et en leur permettant d’exercer à temps partiel ou avec des temps additionnés entre zones sur- et sous-dotées. Autre levier, la rémunération des médecins : il propose qu’une réflexion soit menée sur une rémunération panachée entre rémunération à l’acte et au forfait. Enfin, la création d’un statut du médecin remplaçant permettrait selon lui de « garantir un nombre stable de médecins dans les territoires. L’Ordre propose de plafonner la durée de remplacement hors statut à la sortie de l’Internat.

 

Télécharger l’atlas de la démographie médicale en France : situation au 1er janvier 2009