PLFSS 2011: mutuelles, patients, et syndicats de médecins dénoncent le plan d’économies

Les réactions hostiles n’ont pas tardé suite à la parution jeudi dans Les Echos des grandes lignes du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) en cours de finalisation et dont les mesures mettraient en place un plan d’économies de 2,5 milliards d’euros pour 2011. Complémentaires santé, associations de patients et syndicats de médecins ont dénoncé tour à tour les mesures dévoilées par le quotidien économique.

Dans un communiqué, la Mutualité Française estime ces mesures « pénaliseraient nos concitoyens » et « rendraient plus difficile l’accès aux soins ». Si elles étaient confirmées, « elles représenteraient une dépense supplémentaire de 500 millions d’euros pour les ménages, s’ajoutant au 1,100 milliard d’euros de taxe nouvelle annoncé il y a quinze jours », indique ainsi la Mutualité. Pour Jean-Pierre Davant, son président, « ces mesures purement financières ne régleraient en rien les dysfonctionnements et la dérégulation de notre système de santé ». Pour le CISS , « le cru 2011 » du PLFSS « renoue avec les plus mauvaises habitudes : faire payer les usagers ». Le Collectif Interassociatif Sur la Santé voit ainsi dans l’augmentation du ticket modérateur pour la médecine courante, l’augmentation du ticket modérateur pour l’hospitalisation, la baisse du remboursement des médicaments à vignette bleue, « un recul de l’assurance maladie solidaire et universelle ».
Même tonalité du côté des syndicats médecins, la CSMF, premier syndicat médical français, dénonce ainsi le train d’économies supplémentaires sur les dépenses de l’Assurance Maladie qu’elle juge « parfaitement inéquitables car elles font porter tous les efforts, une fois de plus, sur les  soins de proximité en ville et les patients ». Le Syndicat de Médecins Libéraux (SML) estime  quant à lui que « parmi les mesures contributives d’un montant de 2.5 milliards d’euros envisagées par le gouvernement, ce sont une fois de plus les médecins libéraux et, comme d’habitude, les radiologues en priorité »,  qui   vont « vont être désignés comme les boucs-émissaires des déficits sociaux », estime ainsi le Syndicat des Médecins Libéraux.
La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a refusé jeudi de commenter le plan d’économies du gouvernement pour l’assurance maladie dévoilé par les Echos, affirmant qu’il s’agit de « pistes de travail », qui seront arbitrées et présentées « dans les prochains jours ».