Consommation de médicaments: une croissance stabilisée en 2009

La DREES publie le rapport sur les Comptes nationaux de la santé 2009. Les dépenses courantes de santé s’élèvent à 223,1 milliards d’euros, soit 11,7 % du produit intérieur brut (PIB). La consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) atteint 175,7 milliards d’euros, soit 9,2 % du PIB. Les médicaments ont quant à eux représenté 35,4 milliards d’euros, soit 20,1 % de la CSBM. Leur consommation augmente de 2,5 % en valeur en 2009, après +2,7 % en 2008 et +3,8 % en 2007.

Selon le rapport, ce ralentissement en valeur de la consommation de médicaments  résulte d’une nouvelle diminution de prix et d’une stabilisation de la croissance des volumes. En effet, la croissance du volume de la consommation de médicaments est de 5,2 % en 2009, après +5,0 % en 2008 et +6,4 % en 2007. Plusieurs mesures telles que le déremboursement de certains médicaments pour service médical rendu insuffisant, ou encore la politique de maîtrise médicalisée expliquent cette stabilisation. Le rapport note toutefois que les médicaments restent un des plus forts contributeurs à la croissance en volume de la CSBM en 2009. Les prix, dont l’évolution suit globalement celle des prix des médicaments remboursables, sont en diminution continue depuis 2007 (-2,6 % en 2009). Selon les auteurs, cela s’explique par plusieurs mesures : baisses de prix ciblées, développement des grands conditionnements pour les traitements de longue durée, et augmentation de la pénétration des génériques. D’une part, le nombre de classes thérapeutiques qui comportent des génériques ne cesse d’augmenter : 64 en 2002, 95 en 2009, sur un total de 354 classes thérapeutiques. D’autre part, lorsqu’ils peuvent se substituer à des princeps, les génériques voient leur part de marché s’accroître.
La part des génériques dans l’ensemble du marché des médicaments remboursables a progressé, passant de 4,1 % en valeur en 2002 à 12 % en 2009. UIne part encore modeste en comparaison d’autres pays européens : aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Allemagne, les médicaments génériques représentaient entre 20 % et 24 % des ventes en 2006. En effet, la définition des génériques en France est plus restrictive puisqu’elle s’appuie sur la notion d’équivalent chimique (même molécule), alors qu’aux Pays-Bas et en Allemagne elle s’appuie sur la notion d’équivalent thérapeutique qui autorise de plus larges possibilités de substitution des génériques, accroît leur pénétration et stimule la concurrence entre médicaments. « Un tel système peut toutefois conduire à un ralentissement de l’innovation en ne mettant pas suffisamment en valeur les améliorations graduelles, notamment si les groupes de substitution sont trop larges », estiment les auteurs. C’est la critique parfois adressée aux « jumbo groupes » allemands, qui confondent dans un même groupe des nouveaux médicaments sous brevet et d’anciens médicaments génériques.

Pour en savoir plus :
Études et résultats – 736 – Les Comptes nationaux de la santé en 2009 (PDF – 363.4 ko)

Source : Ministère de la Santé