Résultats contrastés pour Pfizer qui va tailler dans sa R&D

Lors de la présentation de ses résultats annuels, le numéro un mondial de la pharmacie a annoncé une très forte réduction de ses efforts de R&D, « à environ 6,5-7 milliards de dollars en 2012 contre une prévision précédente de 8 à 8,5 milliards », a annoncé, Ian Read, qui a pris deux mois plus tôt les rênes du groupe pharmaceutique américian, suite au départ inattendu de son prédécesseur Jeffrey Kindler.
Pfizer prévoit ainsi de fermer son site britannique de Sandwich, dans le Kent au sud-est de l’Angleterre d’ici un an et demi à deux ans dans le cadre d’un plan de restructuration qui entraînera une réduction de jusqu’à 5% de ses effectifs au niveau mondial. Ce site, avec près de 2.400 emplois, est l’un des quatre principaux centres de recherche du groupe. Le laboratoire entend également redéployer certains effectifs américains vers Cambridge dans la banlieue de Boston (Massachusetts, nord-est) et externaliser plusieurs fonctions.
« Nous allons concentrer notre attention sur les principaux domaines de recherche qui nous offriront les meilleures promesses de succès scientifiques et commerciaux », a  expliqué Ian Read en conférence d’analystes. « Plusieurs domaines sont sur la sellette, qui vont de l’allergie à la réparation tissulaire, en passant par les problèmes respiratoires et l’urologie », notent Les Echos. Au total, les dépenses de R&D doivent se situer entre 6,5 et 7 milliards de dollars en 2012, contre 8 à 8,5 milliards prévus précédemment. Les économies réalisées en recherche permettront de procéder à des rachats d’actions destinés à soutenir le cours de Bourse : Pfizer prévoit de racheter pour 5 milliards de dollars de titres dès cette année, sur un programme de 9 milliards au total.

Des résultats en recul
L’américain affiche ainsi un bénéfice annuel en baisse de 4%, à 8,3 milliards de dollars en dépit d’un très bon quatrième trimestre. Grâce à l’intégration de son concurrent Wyeth finalisée en octobre 2009, le chiffre d’affaires bondit de 36%, à 67,8 milliards de dollars, contre 50 milliards il y a un an. Pour autant, les ventes de produits de l’ancien Pfizer reculent de 1,4 milliard de dollars sur l’exercice écoulé. En cause, le Lipitor, le médicament le plus vendu au monde a vu ses ventes mondiales reculer de 17% au quatrième trimestre, à 2,63 milliards de dollars. Le brevet de Pfizer sur ce médicament expire en novembre prochain.
Côté prévisions, le groupe table sur un bénéfice par action pour 2011 inférieur aux attentes du marché, située dans une fourchette allant de 2,16 à 2,22 dollars par action, alors que les analystes tablaient sur 2,30 dollars. Concernant son chiffre d’affaires, Pfizer annonce une fourchette allant de 66 à 68 milliards de dollars, contre 66,8 milliards escomptés par les marchés. Il a aussi revu à la baisse ses prévisions pour 2012, tablant sur un chiffre d’affaires entre 63 et 65,5 milliards, contre 65,2 à 67,7 milliards attendus jusque-là, et sur un bénéfice par action compris entre 2,25 et 2,35 dollars.

Source : Pfizer, AFP et Les Echos