Santé au travail : quel matériel médical doit être présent en entreprise ?
La santé et la sécurité au travail sont des enjeux majeurs pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille ou leur secteur d’activité. En France, la loi impose certaines obligations aux employeurs en matière de prévention des risques professionnels. Parmi celles-ci, l’obligation de fournir du matériel médical de premiers secours adapté à la nature des risques encourus sur le lieu de travail. Mais quel est ce matériel ? Quels équipements doivent impérativement être présents dans les locaux ?
Une obligation légale pour l’employeur
Selon le Code du travail (article R4224-14), « les lieux de travail sont équipés d’un matériel de premiers secours, facilement accessible et adapté à la nature des risques ». Cela signifie que chaque entreprise doit disposer, au minimum, d’un kit de premiers secours. La présence de ce matériel vise à permettre une intervention rapide en cas d’accident ou de malaise, en attendant l’arrivée des secours spécialisés.
Cette obligation est renforcée par l’article R4224-16, qui impose que « le matériel de premiers secours fasse l’objet d’une signalisation appropriée » (généralement une croix blanche sur fond vert), afin que tous les salariés puissent le localiser facilement.
Le contenu minimum d’une trousse de secours
Il n’existe pas de liste universelle applicable à toutes les entreprises, car le contenu de la trousse doit être adapté aux risques spécifiques de chaque activité. Toutefois, certains éléments de base sont incontournables. A savoir, des sites comme Securimed, proposent aux entreprises le matériel médical, de soin et d’urgence indispensable à leur activité.
Une trousse de secours standard devrait contenir :
- Des gants jetables (pour éviter tout contact avec le sang ou les fluides)
- Des compresses stériles
- Des pansements adhésifs de tailles variées
- Des bandes de gaze
- Du sérum physiologique
- Une paire de ciseaux à bouts ronds
- Une pince à échardes
- Du gel ou une solution hydroalcoolique
- Des antiseptiques (sans alcool si possible)
- Des couvertures de survie
- Une fiche de procédure en cas d’urgence
Dans les secteurs plus exposés (industrie, BTP, restauration, etc.), des équipements supplémentaires peuvent être nécessaires : douche oculaire, solution de rinçage pour brûlures chimiques, masque de bouche-à-bouche, etc.
Des équipements spécifiques selon les risques
En plus des trousses de secours, d’autres dispositifs peuvent être recommandés, voire indispensables, dans certains environnements professionnels :
- Défibrillateur automatisé externe (DAE) : bien que sa présence ne soit pas encore obligatoire dans toutes les entreprises, il est fortement conseillé, surtout dans les lieux recevant du public ou les grandes entreprises. Depuis 2020, les ERP (établissements recevant du public) de catégorie 1 à 4 doivent être équipés d’un DAE.
- Douche de sécurité et rinçage oculaire : nécessaires dans les environnements où les employés manipulent des substances chimiques dangereuses.
- Brancard ou chaise d’évacuation : utile pour déplacer une personne blessée dans les grandes entreprises ou les sites à plusieurs étages.
- Thermomètre, tensiomètre automatique : dans les grandes structures ou les entreprises avec un service de santé au travail.
Formation et responsabilité
Le matériel ne suffit pas s’il n’y a personne pour s’en servir. C’est pourquoi la formation des salariés aux gestes de premiers secours est essentielle. L’employeur peut désigner un ou plusieurs Sauveteurs Secouristes du Travail (SST), formés pour intervenir rapidement en cas d’accident. Cette formation, d’une durée de deux jours, est dispensée par des organismes agréés.
La présence de SST est obligatoire dans certaines situations, par exemple sur les chantiers du BTP ou dans les établissements de plus de 20 salariés présentant des risques particuliers.
Entretien et contrôle du matériel
Il est également de la responsabilité de l’employeur de vérifier régulièrement le bon état du matériel médical. Cela inclut :
- Le contrôle des dates de péremption des produits stériles ou des antiseptiques
- Le remplacement des éléments utilisés
- La vérification de l’accessibilité et de la signalisation du matériel
Un registre de suivi peut être tenu à jour pour faciliter cette gestion.