Automédication en France: les industriels font huit propositions

A l’occasion du 1er Forum de l’automédication du 13 octobre, l’Afipa, l’association professionnelle qui représente les industriels des médicaments d’automédication,  a présenté ses huit propositions pour le développement de l’automédication en France.

Aujourd’hui, selon une étude Afipa TNS Sofres réalisée en septembre 2011, 68% des Français de 18 à 64 ans pratiquent l’automédication En Europe, le marché de l’automédication représente en moyenne 10.4% du marché pharmaceutique global. La France, deuxième pays le plus peuplé d’Europe derrière l’Allemagne, se classe en avant-dernière position des pays européens avec seulement 6.4% du marché global représenté par l’automédication (Facts & figures AESGP 2010). « Il subsiste encore dans notre pays de trop nombreux freins culturels, politiques, règlementaires et économiques qui entravent le développement de l’automédication responsable », constate ainsi l’Afipa qui propose huit leviers pour y remédier.

Proposition 1 : donner au patient dès le plus jeune âge une éducation à la santé
 Pour que les patients deviennent de véritables acteurs de leur santé, l’Afipa propose que des programmes d’éducation à la santé (et notamment sur les pathologies courantes) soient intégrés dans les programmes scolaires. « Ainsi, comme il existe une éducation civique ou une initiation à la sécurité routière à l’école, il apparaît donc normal de mettre en place une éducation à la santé complète (hygiène, alimentation, activité physique, gestes de premier secours, identification des symptômes…) dès le plus jeune âge pour permettre aux futurs patients d’être acteurs de leur santé », explique l’Afipa.

Proposition 2 :  le lancement d’une campagne institutionnelle d’envergure sur les bons réflexes à adopter
Cette campagne de sensibilisation qui reprendrait les thèmes fondamentaux de l’automédication (conseil du pharmacien, accroissement de l’autonomie, liberté, gain de temps, sécurité) et valoriserait auprès de tous les français les bons réflexes à adopter pour s’automédiquer de façon responsable et éviter les mésusages.

Proposition 3 : clarifier l’offre des médicaments d’automédication avec un packaging adapté
L’Afipa souhaite que le recours aux marques ombrelles soit favorisé et, afin de garantir une bonne information du patient, envisage la création d’un logo spécifique aux médicaments d’automédication. Ce logo permettrait en outre de limiter les cas de mésusage ou d’automédication irresponsable qui peuvent intervenir au sein du foyer lorsque le patient recourt à son armoire à pharmacie.

Proposition 4 : élargir le champ de l’automédication à certains traitements chroniques sans gravité
 Après un premier diagnostic médical, le patient autonome est à même d’identifier les symptômes de certaines pathologies chroniques sans gravité dont il peut souffrir occasionnellement ou plus régulièrement (migraine, cystite, arthrose du genou…) et à recourir avec le conseil de son pharmacien à un traitement adapté. Dans ces cas, et après un diagnostic initial qui a permis d’éliminer tout risque de pathologie grave, le patient peut recourir à l’automédication avec le conseil de son pharmacien.

Proposition 5 : permettre aux patients d’accéder à des médicaments d’automédication déjà disponibles dans d’autres pays européens
Afin de répondre aux besoins des patients, l’Afipa demande la reconnaissance mutuelle des délistages ayant été déjà acceptés dans les autres pays européens et la protection des données de délistages pendant un certain temps pour le premier laboratoire dont la demande est acceptée. Le délistage est pour les laboratoires un processus long et ardu. Il s’agit en effet de conduire des études cliniques qui démontrent l’efficacité et la sécurité dans une indication déjà reconnue en automédication ou dans une nouvelle indication thérapeutique. Pour encourager les industriels dans cette voie, il est nécessaire de créer un environnement juridique favorable à l’innovation et de permettre au laboratoire qui aura fait le délistage de protéger ses données pendant trois années.

Proposition 6 : valoriser les médicaments d’automédication issus de déremboursements en remplaçant le terme de SMR insuffisant
L’Afipa propose que les termes Service Médical Rendu insuffisant soient remplacés par la dénomination « soumis à une prise en charge individuelle », une terminologie plus claire et plus positive pour l’avenir de ces produits en
automédication

Proposition 7 : former au cours de leurs études les professionnels de santé à l’automédication responsable
 L’Afipa demande que des modules dédiés à l’automédication responsable soient mis en oeuvre dans le cadre des études de médecine ou de pharmacie.

Proposition 8 : lancer une réflexion pour inciter les pharmaciens et convaincre les médecins à conseiller à leurs patients de recourir à l’automédication responsable
L’Afipa demande qu’une grande réflexion avec les autorités et les politiques – à laquelle elle serait associée – soit lancée sur le mode incitatif à adopter auprès des médecins et des pharmaciens.

Source : Afipa