Découverte d’un complexe de protéines contrôlant la voie de signalisation RAS/MAPK, responsable des cancers les plus graves

Dans la revue Cell, l’équipe de Marc Therrien, chercheur à l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie et professeur agrégé au Département de pathologie et biologie cellulaire de Université de Montréal, explique la récente découverte d’un complexe de protéines qui contrôle la voie de signalisation RAS/MAPK, responsable des cancers les plus meurtriers dont les cancers du pancréas, du colon et du poumon, et les mélanomes.  Ce mécanisme régulateur pourrait ainsi constituer une cible thérapeutique prometteuse pour le traitement de ces maladies. L’étude sur le modèle expérimental de la drosophile sera vérifiée chez l’humain dans une prochaine étape.

Marc Therrien et son équipe concentrent leurs travaux de recherche sur la voie de signalisation RAS/MAPK, qui est dérégulée dans plusieurs tumeurs. Pour envoyer un message à la cellule, l’information doit être relayée par des protéines comprises dans cette voie de signalisation. Dans le cas de la voie RAS/MAPK, le message est donné par RAS et la dernière protéine dans la voie, MAPK, transmet le message au centre de contrôle de la cellule, le noyau. Or, la voie RAS/MAPK transmet parfois des messages erronés qui entrainent la cellule à proliférer sans arrêt.

« Notre étude démontre qu’un complexe de protéines, l’EJC, contrôle la production de la protéine MAPK qui agit directement sur la cellule. Lorsque ce complexe est déficient, la voie de signalisation est inhibée ce qui empêche la prolifération désordonnée de la cellule à l’origine de plusieurs cancers », explique Marc Therrien. « Si nous ciblons l’EJC et les facteurs qui régulent son activité, nous pourrions potentiellement empêcher la transmission de signaux anormaux qui déclenchent plusieurs cancers. »

En plus de constituer une cible thérapeutique prometteuse pour traiter le cancer, le mécanisme de régulation découvert pour MAPK pourrait aussi s’appliquer à plusieurs autres gènes. «  Nos recherches pourraient servir à expliquer la production d’autres protéines qui ont un comportement semblable à MAPK. Ce mécanisme pourrait nous aider à comprendre l’expression des gènes en général, » conclut Marc Therrien.

Cette percée a été rendue possible grâce à un appareil de séquençage de l’ADN hautement performant, le SOLiD™ Next Generation Sequencing System fabriqué par Life Technologies, qui a permis aux chercheurs d’avoir un portrait global des conséquences de l’élimination de l’EJC sur l’expression de l’ensemble des gènes de la cellule. « L’IRIC s’est doté d’une infrastructure technologique de pointe sans laquelle des travaux de ce genre seraient impossible» explique le Dr Guy Sauvageau, chef de la direction et directeur scientifique de l’IRIC. « L’équipement de séquençage de Life Technologies nous permet d’obtenir des résultats beaucoup plus complets, et ce de manière plus rapide. »

À propos de l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie
Fondé en 2002, l’IRIC réunit une équipe de scientifiques de renommée internationale dont la mission est d’élucider les mécanismes du cancer et d’offrir une formation exceptionnelle aux chercheurs en santé de demain. L’IRIC réalise avec des acteurs d’élite en Amérique du Nord et dans le monde entier des projets audacieux qui touchent tant la science fondamentale et la recherche translationnelle que leurs applications cliniques, dans le but de vaincre le cancer. Pour en savoir plus, visitez le www.iric.ca

Source : communiqué IRIC / Université de Montréal