Affaire Mediator: Xavier Bertrand veut « rabâtir le système de sécurité sanitaire français »

L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS)  a remis samedi 15 janvier son rapport sur l’affaire Mediator au ministre de la santé, Xavier Bertrand. Un rapport qui met en exergue la responsabilité des laboratoires Servier et celle de l’agence de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Xavier Bertrand s’est engagé dans la foulée à « rebâtir un nouveau système de sécurité sanitaire » pour éviter « un nouveau Mediator ».

Le rapport n’épargne ni le laboratoire Servier ni le système de pharmacovigilance français. Selon l’Igas, l’Afssaps s’est montrée  « incapable d’analyser les graves risques apparus en termes de toxicité du Mediator » et coupable d' »inertie ». Ainsi, l’IGAS ne « comprend pas » comment l’Afssaps n’a pas pu tenir compte des « alertes répétées sur le mésusage du benfluorex » venues d’Espagne et d’Italie, qui ont retiré la molécule du marché au début des années 2000. Un retrait du marché français « aurait pu être décidé dès 1999 », dix ans avant son retrait effectif, « compte tenu de deux graves cas notifiés, (…) du contexte européen et de la place contestée du Mediator », estiment les auteurs du rapport.

Dès le lendemain, Xavier Bertrand a souligné sur Europe 1 la responsabilité des laboratoires Servier. Le Mediator « a été responsable de trop nombreuses morts, a-t-il déploré. Il faut que les responsables répondent de leurs actes ». « S’il y a des victimes, c’est parce qu’il y a un laboratoire qui a causé ces victimes », a déclaré le ministre qui souhaite pour autant assumer sa  « part de responsabilité ». « Je souhaite que les ministres de la Santé, depuis 1974, soient entendus, a-t-il dit. Et moi, je veux être entendu le plus vite possible par les missions parlementaires. », a-t-il insisté. Autre souhait du ministre que « la liste des 76 médicaments actuellement sous surveillance » soit consultable, car, selon xavier Bertrand « on ne peut pas prendre le risque d’avoir un nouveau Médiator dans les années qui viennent ».

Enfin, le ministre souhaite « rebâtir un nouveau système de sécurité sanitaire ». Déclarations d’intérêt, réforme de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) et du système de remboursement des médicaments… Les réformes de fond de la pharmacovigilance et de l’Afssaps devraient s’appuyer sur un deuxième rapport de l’Igas attendu pour « juin au plus tard ». Ce rapport se fondera sur une large concertation, qui s’engagera « dès la fin janvier » et sur « les travaux des missions parlementaires », a annoncé  le ministre.
 
Source : Europe 1, AFP et Le Monde