Automédication: un développement en France inférieur à la moyenne européenne

L’Afipa, l’association professionnelle qui représente les industriels du médicament d’automédication, a rendu public le premier observatoire européen sur l’automédication, réalisé par Celtipharm. L’étude montre ainsi que la part de marché en volume de l’automédication en France reste inférieure à la moyenne des 8 pays étudiés (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède), soit 15,9% en France vs. 23,3% en Europe.

La dépense moyenne annuelle en produits d’automédication par habitant suit également la même logique puisque celle-ci s’élève à 34,5 euros pour la France pour une moyenne européenne légèrement supérieure à 39 euros.

Ces résultats interviennent alors même que le niveau des prix est relativement faible au regard des autres pays européens. Le prix moyen d’une spécialité en automédication atteint ainsi 4,5 euros en France contre 5.2 euros aux Pays-Bas ou 6 euros en Espagne (pour une moyenne de 5,2 euros dans l’ensemble des 8 pays concernés par l’analyse). De même, l’observatoire démontre que pour des spécialités de même présentation et de même posologie dans chacun des 8 pays, le prix en unité de prise est en général le plus bas en France.

« Un potentiel de délistage encore important en France »

Si 95 molécules sont actuellement commercialisées en automédication en France, un chiffre proche de la moyenne calculée pour les 8 pays européens (94), il existe encore un potentiel de développement important de l’automédication en France au vu des principes actifs déjà délistés dans au moins un des pays EU8 hors-France. Sur cette base d’analyse, l’observatoire conclut en effet que 53 molécules actuellement commercialisées en France seraient potentiellement éligibles pour une utilisation en automédication.

Un rattrapage progressif de la France sur la moyenne européenne ?

D’après cet observatoire, une consultation chez le médecin généraliste en France donne lieu dans 74% des cas à une prescription, soit le taux le plus élevé après la Belgique (80%). Pour Pascal Brossard, Président de l’Afipa : « le retard français en matière d’automédication s’explique donc notamment par l’organisation du système de soins et le recours encore trop fréquent au médecin généraliste pour les pathologies mineures. Avec le problème de la démographie médicale, les perspectives pour l’automédication sont cependant encourageantes et le marché français devrait connaitre une évolution positive pour s’aligner progressivement sur la moyenne européenne. Pour atteindre cet objectif, il faudra par contre garantir une offre adaptée et suffisante de médicaments d’automédication avec notamment une politique de délistage plus volontariste, une meilleure information des patients et un renforcement de la formation des professionnels de santé. »

Source : AFIPA