Biotechs santé : un tissu français encore « fragile »

Le Leem a publié mercredi son premier observatoire des biotechnologies santé. Le tissu français y apparaît comme « fragile, peinant à grossir et atteindre la masse critique nécessaire à sa croissance dans la nouvelle bio-économie qui émerge ». Les industriels du médicament soulignent donc le besoin d’un accompagnement « en continu » des biotechs santé.

Avec 446 sociétés répertoriées, (58 grands groupes pharmaceutiques et 388 PME de biotechs), la France peut se targuer d’un tissu consistant de biotechnologies santé, concentrées pour plus de la moitié d’entre elles (57%) dans deux régions, l’Ile de France et Rhône-Alpes. Le secteur des biotechs santé est composé à 90% de petites sociétés : il représente 11 000 emplois et réalise un chiffre d’affaires de 1,5Mds€. Ce tissu d’entreprises représente un pipeline d’environ 150 produits en développement clinique en 2010.

24 entreprises sont cotées en Bourse pour une capitalisation à hauteur de 4,3Mds au 30 septembre 2011. Elles représentent un chiffre d’affaires total de 1,3 Mds€ et près de 3 000 emplois, et sont fortement positionnées en oncologie et en infectiologie. L’accélération de la capitalisation des entreprises de biotechnologies de santé s’est traduite par des levées de fonds records en 2010 auprès de financeurs, pour une somme totale de 432 M€.

L’observatoire présente aussi la position du secteur des biotechs français dans un marché mondial dominé par les Etats-Unis. Le tissu français apparait encore insuffisamment mature avec un effectif moyen par entreprise de 34 salariés contre 54 en Suède, 77 en Allemagne et 81 en Suisse et un chiffre d’affaires relativement faible, 1,5Md€, comparé aux 5,8 Md€ de la Suède, aux 6,1Md€ du Royaume-Uni et de l’Allemagne et aux 7,9Md€ de la Suisse. Il reste peu capitalisé : 4,3Md€ contre 5,7 pour la Suède, 16,3 pour le Royaume-Uni, 31 pour l’Europe et 219 pour les Etats-Unis…

Un besoin d’un accompagnement « en continu » des biotechs santé
« Le tissu des biotechs santé français apparaît comme fragile, peinant à grossir et atteindre la masse critique nécessaire à sa croissance dans la nouvelle bio-économie qui émerge. Il ressort de plus très nettement des analyses et entretiens réalisés pour construire l’observatoire, que le secteur pâtit d’un manque de continuité des aides, partenariats, investissements menés pour le faire monter en puissance et en visibilité », souligne le Leem qui estime qu’il y a « donc un besoin d’un accompagnement « en continu » des biotechs santé ». Ce dernier définit les trois  pistes de travail mises en avant par les industriels du médicament :

1. Remédier à la « vallée de la mort ». Alors que l’étape de la création d’entreprises est bien financée (1er tour), le nombre d’acteurs du capital risque est en baisse sérieuse, rendant difficiles les 2ème et 3ème tours de financement.

2. Faciliter la maturation des sociétés de biotech, qui peinent à passer au stade du développement, faute de collaborations ou de contrats leur permettant d’atteindre la phase de pré-industrialisation.

3. Développer les synergies des expertises et l’emploi en identifiant les compétences, les structures et les formations à mettre en commun.

« Nous voulons nous positionner dans notre rôle d’orchestrateur de filière d’industries de santé, avec un accompagnement ciblé sur tous les maillons de la chaîne » a rappelé Christian Lajoux, président des Entreprises du médicament. « C’est un chantier que nous souhaitons ouvrir en concertation avec tous les acteurs concernés, dans le cadre de la préparation du prochain Conseil stratégique des industries de santé ainsi que de la poursuite des travaux du Comité de filières ».a-t-il conclu.

Consulter l’Observatoire 2011 des biotechnologies de sante en France

Source : Leem