Davantage d’antidiabétiques oraux en France que dans les autres pays

Une étude CNAMTS/Irdes publiée vendredi souligne la « propension de la France à utiliser les molécules les plus récentes et onéreuses » : en 2011, les gliptines représentaient 8,2 % des antidiabétiques oraux consommés en France contre 6,2 % en Allemagne, 5,8 % au Royaume-Uni et seulement 4 % en Australie.

La régulation de l’entrée de l’innovation pharmaceutique représente un enjeu d’importance en France, où la structure de consommation se distingue par la large place laissée aux médicaments les plus récents qui sont aussi souvent les plus chers. « Les antidiabétiques qui représentent à la fois un enjeu de santé publique et un enjeu financier pour l’Assurance maladie n’échappent pas à cette règle », indiquent les auteurs de l’étude. En effet l’analyse des données de consommation de cette classe montre encore la propension de la France à utiliser les molécules les plus récentes et onéreuses : en 2011, les gliptines représentaient 8,2 % des antidiabétiques oraux consommés en France contre 6,2 % en Allemagne, 5,8 % au Royaume-Uni et seulement 4 % en Australie.

Du point de vue des processus d’introduction et de diffusion de l’innovation, cette étude met en évidence une ligne de partage entre les pays qui pratiquent systématiquement l’évaluation économique comme l’Australie et le Royaume-Uni, et l’Allemagne qui l’utilise de façon plus occasionnelle ou la France depuis peu.

Ces évaluations économiques peuvent impacter les conditions de prise en charge des médicaments à l’image du remboursement conditionnel des gliptines en Australie. Elles influencent également les recommandations à destination des professionnels de santé. « Les recommandations professionnelles en Australie et au Royaume-Uni et les toutes nouvelles recommandations françaises hiérarchisent ainsi les traitements contre le diabète selon leur efficience », souligne l’étude.

Consulter l’étude sur le site de l’Irdes