De nouvelles avancées dans la recherche thérapeutique des maladies dégénératives de la rétine

De nouvelles avancées dans la recherche thérapeutique des maladies dégénératives de la rétineUne équipe française a établi le rôle protecteur de la fonction visuelle par la protéine RdCVF. L’objectif, à terme, est de proposer un traitement de ces maladies incurables qui affectent 40 000 personnes en France. Des nouveaux travaux publiés dans la revue Molecular Therapy.

Au cours de ces dernières années, l’équipe de Thierry Léveillard, Directeur de recherche à l’Inserm, Saddek Mohand-Saïd et du Pr José-Alain Sahel à l’Institut de la Vision à Paris a consacré ses recherches à l’étude des rétinopathies pigmentaires, maladies héréditaires de la rétine.

40 000 personnes sont atteintes en France

Les rétinopathies pigmentaires sont des maladies génétiques s’attaquant progressivement aux cellules de l’oeil (les photorécepteurs) qui convertissent le signal lumineux en un signal interprétable par le cerveau et conduisant peu à peu à la cécité. 40 000 personnes en sont atteintes en France. Bien que de nouvelles approches par thérapie génique soient en cours de développement, ces maladies sont encore aujourd’hui incurables. 

Identification d’une protéine à fort potentiel
Chez les personnes malades, les photorécepteurs à bâtonnets impliqués dans la vision de nuit sont atteints en premier. Dans un second temps, les photorécepteurs à cônes, essentiels à la vision centrale et l’acuité visuelle de jour, dégénèrent. En 2004, les chercheurs ont identifié une protéine à fort potentiel pour le traitement des dégénérescences rétiniennes héréditaires : la protéine RdCVF (rod-derived cone viability factor ) ou facteur de viabilité des cônes dérivé des bâtonnets. Cette protéine secrétée par les bâtonnets sert de « substance nutritive » aux photorécepteurs à cônes. Lors de l’évolution de la maladie, la disparition des bâtonnets entraine la perte de sécrétion de RdCVF, puis la dégénérescence des cônes et l’altération progressive des fonctions visuelles associées.
                 
Des premiers résultats significatifs
Aujourd’hui, Ying Yang, chercheur de l’équipe dirigée par Thierry Léveillard, rapporte dans un modèle animal, que l’injection de la protéine RdCVF augmente le nombre de cônes présents dans la rétine mais surtout, que les animaux traités ont une vision deux fois supérieure aux animaux non-traités. Ces résultats indiquent que la protéine n’assure pas seulement la survie des cônes mais préserve significativement leur fonction et ralentit ainsi la perte visuelle.  
En parallèle, Ram Fridlich, étudiant dans l’équipe, a montré qu’une autre forme de la protéine RdCVF permettait quant à elle de lutter contre le stress photo-oxydatif. 
               
Vers les premiers essais cliniques
Ces étapes importantes dans la recherche devraient conduire au traitement des patients souffrant de ces pathologies, approche développée en partenariat avec la société Fovea-Pharmaceuticals. « Fort de ces dernières avancées, nous travaillons avec ce partenaire à développer et valider une formulation de synthèse de la protéine RdCVF compatible avec une utilisation chez l’homme. Notre objectif après cette dernière étape est de débuter les premiers essais cliniques le plus rapidement possible au Centre d’Investigation Clinique de l’hôpital des Quinze-Vingts » explique le Pr José-Alain Sahel.

 Pour en savoir plus :
       
Source : Inserm
Functional Cone Rescue by RdCVF Protein in a Dominant Model of Retinitis Pigmentosa
Accès à l’article original sur Molecular Therapy (10 March 2009) 

            
The thioredoxin-like protein RdCVFL interacts with Tau and inhibits its phosphorylation in the retina
Accès à l’article original sur Mol Cell Proteomics (11 March 2009)