Faux médicaments : Chirac en appelle aux douanes

Dans le cadre de sa campagne de mobilisation internationale contre le trafic de faux médicaments, Jacques Chirac s’est adressé jeudi au Conseil de l’Organisation mondiale mondiale des douanes (OMD). Il a rappelé la place fondamentale de la douane pour sécuriser le circuit pharmaceutique et améliorer l’accès aux médicaments de qualité.

L’ancien président de la République, président de la Fondation éponyme a rappelé que : « selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 30% des médicaments mis en circulation dans les pays en développement sont falsifiés. Plus de 200.000 personnes meurent chaque année parce qu’elles ont eu le malheur de prendre, de bonne foi, un faux médicament contre le paludisme. Ce trafic représentait, il y a 20 ans, 5 % du commerce pharmaceutique international. Il est chiffré aujourd’hui à environ 10 %, soit près de 45 milliards d’euros ».
 Le président a notamment insisté que les conséquences et les espoirs de l’Appel de Cotonou lancé en 2009. « C’est un appel à la prise de conscience et à la mobilisation politique contre ce crime que représente le trafic des faux médicaments. Son but est que les Etats et les institutions internationales prennent enfin les dispositions juridiques et législatives qui permettent de coordonner l’action des acteurs concernés, qu’ils soient publics ou privés. L’éradication de ce fléau passe, bien sûr, par l’amélioration de l’accessibilité aux médicaments de qualité ». Elle passe aussi par l’application conjointe de contrôles stricts de la qualité des produits, -par l’amélioration de leur traçabilité,-et par la sécurisation du circuit pharmaceutique. Le besoin de transparence des chaînes logistiques du médicament est, en effet, primordial. Cette logique de coopération et de partage de compétences doit également guider les politiques entre les Etats : mutualisation des moyens de contrôle de la qualité des médicaments, harmonisation des codes des douanes, coopérations douanière et policière au niveau des sous-régions.
La convention MEDICRIME, préparée par le Conseil de l’Europe, et bientôt ouverte à la signature de ses 47 Etats-membres, donnera également les premiers outils législatifs permettant de criminaliser la fabrication, la fourniture, ou l’offre de produits médicaux falsifiés. « Un nombre croissant de nos concitoyens achète désormais des produits de santé sur internet, hors du circuit pharmaceutique contrôlé ».