Grippe A(H1N1) : « la production accélérée d’un vaccin ne doit par remettre en question son innocuité », prévient l’OMS

Grippe A(H1N1) : « la production accélérée d’un vaccin ne doit par remettre en question son innocuité », prévient l’OMSSelon l’OMS, « les pressions exercées pour répondre à la demande d’un vaccin contre la grippe pandémique H1N1 2009 ne doivent par remettre en cause les normes d’innocuité ». Par ailleurs, l’organisation négocie avec les fabricants de vaccins et les banques de développement afin de rendre les vaccins disponibles aux pays à revenu faible et intermédiaire.

Réunis aujourd’hui à Copenhague, les experts de l’OMS ont insisté sur la nécessité d’assurer une couverture vaccinale dans les groupes à haut risque en Europe. Les mesures de préparation et d’intervention pour faire face à une deuxième vague éventuelle de grippe pandémique ces prochains mois ont été également abordées.

190 millions de personnes hors du circuit d’approvisionnement européen
Selon une enquête réalisée par l’OMS en Europe, sur une population totale de plus de 890 millions d’habitants dans les 53 États membres de la Région européenne de l’OMS, environ 700 millions vivent dans des pays qui soit ont conclu un accord d’achat avec des fabricants de vaccins, soit possèdent des capacités locales de production. 190 millions de personnes se retrouvent par conséquent en dehors de ce circuit d’approvisionnement et plus de la moitié réside dans des pays qui dépendent de l’aide de l’OMS pour leurs stocks de vaccin.

S’il existe dans le monde un grand nombre de fabricants potentiels capables de produire le vaccin contre la grippe pandémique, la plupart d’entre eux se situent dans la Région européenne et, selon des rapports récents, jusqu’à 70 % de la production totale de vaccin pourrait être assurée dans la Région. Cependant, le vaccin ne serait pas disponible dans la majeure partie du monde avant plusieurs mois.

Pour le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS, le message doit être clair : « Il est bon de rationaliser le processus réglementaire de mise au point du vaccin. Il importe également de procéder à une préqualification rapide. Nous voulons terminer notre travail dans les plus brefs délais. Or, quand nous prétendons que nous accélérons le processus, cela veut dire en fait que nous voulons rationaliser le processus bureaucratique ; il n’est pas question en effet de nuire à la qualité et à l’innocuité des vaccins. ».

Les experts ont indiqué que les procédures réglementaires sont en place pour homologuer les vaccins contre la pandémie. Les procédures visant à activer l’approbation réglementaire sont rigoureuses et ne remettent pas en question les contrôles de sécurité ou de qualité. « Les vaccins antigrippaux sont utilisés depuis plus de 60 ans et leur innocuité est établie dans tous les groupes d’âge. Bien que des effets indésirables aient été signalés, ceux-ci sont néanmoins très peu fréquents », soulignent ces derniers

Déterminer les groupes prioritaires
« Au cours de ces prochains mois, nous allons être confrontés à un grand nombre de problèmes et nous devons impérativement les prévoir pour prendre les décisions qui s’imposent. Il s’agit notamment de x pour recevoir les premières doses de vaccin, y compris les agents de santé, les femmes enceintes, les personnes souffrant de maladies chroniques, notamment de maladies respiratoires, et les personnes obèses, » déclare le Dr Marc Danzon, directeur régional de l’OMS pour l’Europe.

 « Et nous devrons réfléchir aux messages à passer aux personnes qui ne figurent pas dans les groupes prioritaires mais qui, très sensibles aux questions de santé, voudront se faire vacciner alors qu’un nombre insuffisant de doses sont disponibles. Le même défi se posera au niveau mondial entre les pays qui peuvent acquérir de larges quantités de vaccin et ceux qui seront exclus de ce marché. Les questions de solidarité et d’équité deviennent bien plus douloureuses en période de crise. »

150 millions de doses de vaccin offertes aux pays à faible revenus
L’OMS négocie actuellement avec des fabricants de vaccins, des banques de développement et des bailleurs de fonds pour voir comment l’on peut rendre les vaccins disponibles dès que possible aux pays à revenu faible et intermédiaire. À ce jour, une promesse d’offrir 150 millions de doses de vaccin contre la pandémie a été faite par l’intermédiaire de l’OMS.

Autres problèmes urgents liés à la pandémie soulevés lors de la réunion : les demandes croissantes auxquelles doivent faire face les services de santé : en effet, et en comparaison avec la saison grippale, les consultations dans les unités d’urgence ont plus que doublé dans bon nombre de pays pendant cette période de pandémie.

Autre problèmes abordés, les groupes prioritaires pour la vaccination outre les personnels de santé, la question du vaccin contre la grippe pandémique par rapport au vaccin contre la grippe saisonnière, le délai entre la déclaration de la pandémie et la disponibilité des vaccins (4 à 6 mois), l’écart entre la demande potentielle et l’approvisionnement prévu de vaccins (94 millions de doses par semaine) et l’équité d’accès.


Source :
OMS