Maladie de Parkinson : InBrain Pharma annonce la finalisation de son étude clinique de phase I/II DIVE-I

InBrain Pharma, société biopharmaceutique spécialisée dans les maladies neurodégénératives, annonce aujourd’hui la finalisation de son étude clinique de phase I/II DIVE-I démarrée en septembre 2020. Menée en collaboration avec le CHU de Lille, cet essai clinique avait pour objectif d’évaluer la sécurité et l’efficacité d’un nouveau traitement de la maladie de Parkinson consistant à administrer directement dans le cerveau la dopamine manquante chez les malades afin de contrôler leur symptomatologie motrice sévère et corriger les troubles moteurs induits par les traitements oraux conventionnels.

« Nous sommes très heureux d’annoncer qu’InBrain Pharma a finalisé son étude clinique de phase I/II DIVE-I dans la maladie de Parkinson ayant inclus 12 patients. Les résultats préliminaires de l’étude avaient reçu un accueil très favorable de la communauté scientifique au dernier congrès international sur la maladie de Parkinson en 2023. Les résultats finaux seront présentés en septembre 2024 aux États-Unis à l’International Congress of Parkinson’s disease and Movement Disorders (MDS). En parallèle, nous sommes en train de préparer le passage en phase III » explique Véronique Foutel, CEO d’InBrain Pharma.

Une approche unique et de rupture dans la prise en charge des patients parkinsoniens

L’approche d’InBrain Pharma est unique et de rupture dans la prise en charge de la maladie de Parkinson en stade avancé en proposant une stimulation dopaminergique continue au niveau cérébral des patients exposés aux complications motrices sévères des traitements à base de lévodopa. Cette neuromodulation pharmacologique des récepteurs dopaminergiques est réalisée par l’administration continue et titrée par voie intracérébroventriculaire (i.c.v.) de dopamine. Cette nouvelle modalité thérapeutique ouvre l’ère de la médecine de précision pour les maladies neurodégénératives.

L’essai clinique monocentrique (DIVE-I) de phase I/IIB ayant inclus 12 patients atteints de maladie de Parkinson avec complications motrices (blocages et dyskinésies), était un essai en cross over, randomisé, contrôlé, en ouvert comportant trois phases, une phase initiale d’étude de faisabilité et de sécurité dite Phase I, une seconde phase d’évaluation de l’efficacité et de la sécurité du traitement venant de s’achever dite Phase II et une phase dite de suivi au long terme toujours en cours.

Cet essai a permis de comparer l’efficacité et la sécurité d’emploi d’un traitement par A-dopamine par voie i.c.v. en sus d’un traitement optimisé d’antiparkinsoniens oraux par rapport à un traitement médical optimisé d’antiparkinsoniens oraux.

Le préalable au traitement était l’implantation chez les patients d’une petite pompe de dosage de précision sous la peau au niveau abdominal et la pose d’un cathéter très fin et souple cheminant en sous-cutané et aboutissant au niveau du 3ème ventricule cérébral des patients. Le remplissage du réservoir de la pompe intervenait ensuite tous les 7 à 15 jours. Dans la phase de suivi au long terme en cours, le remplissage de la pompe a lieu à présent au domicile du patient par un prestataire de soins à domicile, le neurologue investigateur clinique donnant des instructions d’adaptation du débit d’administration et du volume total de dopamine à introduire à chaque remplissage dans le réservoir de la pompe en fonction du besoin du patient.

Cet essai randomisé, ouvert, monobras lors de la première phase est devenu un essai comparatif à deux bras en phase II avec cross over en scindant le groupe initial de patients en deux sous-groupes. Pendant les 30 premiers jours de la Phase II, six patients recevaient en sus d’un traitement oral optimisé un placebo (de la solution saline par voie i.c.v.) et les six autres A-dopamine en sus d’un traitement oral optimisé. Les 30 jours suivants, les patients sous placebo recevaient l’actif et les patients sous actif de la solution saline alors que les traitements oraux optimisés sous-jacents étaient toujours administrés. A l’issue de la Phase II, tous les patients sont entrés dans la phase de suivi au long et remis sous A-dopamine.

« Les résultats cliniques finaux confirment les premiers résultats : la très bonne ergonomie du traitement, sa grande sécurité d’emploi et son effet clinique remarquable sur le contrôle de la symptomatologie motrice sévère permettant la réduction de posologie des traitements oraux sous-jacents . Tous les patients traités ont d’ailleurs souhaité poursuivre le traitement à l’issue de la Phase II en témoignant d’une réelle amélioration de leur quotidien grâce au traitement. Les résultats finaux de l’essai clinique seront communiqués sous forme de poster lors de l’International Congress of Parkinson’s Disease and Movement Disorders à Philadelphie en septembre prochain, et publiés dans la foulée de la conférence » précise le Professeur David Devos, Investigateur de l’étude, neurologue au CHU de Lille, Université de Lille, Neuroscience & Cognition INSERM et co-fondateur d’InBrain Pharma.

Le critère principal de la phase II était un critère objectif évalué en simple aveugle mesurant le pourcentage de temps passé par périodes de 24 heures avec un contrôle insuffisant de la symptomatologie motrice enregistré par actimétrie à domicile à l’aide d’un bracelet-montre. Les critères d’évaluation secondaires comprenaient l’évolution des fluctuations ON et OFF et des dyskinésies évalués sur une échelle Dyskinesia Rating Score (DRS) et MDS-UPDRS, la sécurité, et le comportement à l’aide d’examens neuropsychologiques et psychiatriques.

La maladie de Parkinson, 2ème maladie neurodégénérative la plus fréquente au monde

La maladie de Parkinson est la maladie neurologique à la croissance la plus rapide au monde, sa prévalence ayant doublé sur les 25 dernières années. 2,6 millions d’individus[1] en sont atteints dans les 5 grands marchés européens[2], aux Etats-Unis et au Japon, la moitié de ces malades étant en stade avancé. Elle tient à une dégénérescence progressive des neurones dopaminergiques créant un déficit en dopamine et entraînant un handicap moteur majeur avec souvent des douleurs couplées à des troubles cognitivo-comportementaux et psychiatriques. Les traitements de recours en stade avancé consistent en quelques thérapies assistées par des dispositifs médicaux permettant en réalité de traiter moins de 50% des patients, compte-tenu notamment de leurs limites d’efficacité pour certaines et de leur côté invasif et peu ergonomique pour d’autres. Le traitement par dopamine i.c.v devrait offrir une alternative à ce nombre restreint de traitements de recours et répondre ainsi à un besoin criant de prise en charge.

Source et visuel : InBrain Pharma