Médicaments de ville : les dépenses reculent à nouveau en 2013

Selon un communiqué de l’Assurance maladie, les remboursements de médicaments de ville ont enregistré une baisse de -0,4% en 2013, représentant 22,6 mds € contre 22,7 mds € en 2012. Après la baisse de -0,8% des montants de ces dépenses en 2012, c’est donc la seconde année consécutive de baisse.

« La décroissance des dépenses se confirme et, avec elle, la mobilisation de la plupart des acteurs du système de santé, avec des actions de plus en plus sensibles en faveur du respect des objectifs de l’Ondam pour l’année 2013 : baisses de prix, actions étendues de maîtrise médicalisée, poursuite des objectifs liés à l’entrée en vigueur du dispositif tiers-payant contre génériques,… », indique l’Assurance maladie.

Au total, en 2013, les dépenses de l’assurance maladie obligatoire au titre des médicaments délivrés en officine ou rétrocédés diminuent de 95 M€, mais cette orientation à la baisse masque des évolutions divergentes :

D’un côté, comme en 2012, l’année 2013 a été marquée par des baisses tarifaires significatives du prix des médicaments, qui ont contribué à ralentir les dépenses de – 3,8 % au total. Les économies ainsi engendrées par les baisses de prix ont réduit les dépenses de 853 M€ en 2013 par rapport à 2012, dont 818 M€ sur le médicament délivré en officine.

De même, la dynamique de la substitution générique a contribué à infléchir les dépenses de – 2,2% en 2013. Initiée mi-2012 par le renforcement du dispositif « tiers payant contre génériques » et par la mise en place de la rémunération sur objectifs des pharmaciens, cette dynamique s’est consolidée en 2013 et le taux de substitution s’est stabilisé autour de 82%. Les économies imputables aux génériques s’élèvent à 1,6 mds € en 2013.

De l’autre, on assiste à une hausse des volumes de prescriptions en 2013 par rapport à 2012 puisque les quantités remboursées augmentent de +1,2%. Cet accroissement s’explique cependant en partie par le contexte épidémiologique défavorable de l’hiver 2013 (épidémie de grippe, de gastroentérite,…).

La tendance à prescrire, à nombre de boites égal, des médicaments de plus en plus onéreux (phénomène dit d’effet de structure) reste également positive. Les effets de structure contribuent à accroître de +3,1 % le poids des dépenses en 2013. Ils sont cette année singulièrement élevés au sein de classes comme les traitements du cancer, les antiagrégants-antithrombotiques et les antidiabétiques.

Un taux de prise en charge plus élevé, contribe à une augmentation des dépenses de +1,2 % en 2013. Cette tendance résulte principalement de l’augmentation du poids des médicaments pris en charge à 100%.

Au global, l’année 2013 a ainsi été marquée par une nouvelle baisse des dépenses, mais celle-ci est légèrement moindre que celle observée l’an dernier (-0,4% contre -0,8%).

Selon l’Assurance Maladie, « il subsiste toujours des marges de progression significatives et l’effort doit se poursuivre ». « Lorsque l’on compare la France à ses principaux voisins européens, on constate que l’écart de coût avec les moyennes européennes continue de se réduire. Cette convergence relative provient à la fois de la diminution importante des prix des médicaments depuis 2009 mais aussi d’une modération dans la croissance des volumes consommés plus prononcée en France », estime la CNAMTS.

Selon elle, « d’importants leviers d’action existent et doivent perdurer « : augmentation des résultats sur les objectifs liés à la rémunération sur objectif de santé publique chez les prescripteurs et les pharmaciens, renforcement des actions de maîtrise médicalisée pour un bon usage du médicament à la fois en ville et à l’hôpital…

De plus, de nouvelles actions de maîtrise médicalisée vont être menées par l’Assurance Maladie auprès des prescripteurs cette année. Ce sera notamment le cas sur les nouveaux anticoagulants oraux (NACO), les hypolipidémiants ou bien encore sur les nouveaux anti-diabétiques.

Source : Dépenses de médicaments de ville en 2013 – Assurance Maladie