Pfizer et Merck nouent une alliance stratégique en immuno-oncologie

Le groupe allemand Merck et l’américain Pfizer ont annoncé la semaine dernière un accord global visant à développer et à commercialiser conjointement le MSB0010718C, un anticorps anti-PD-L1 expérimental actuellement développé par Merck pour le traitement de différents types de tumeur, accélérant ainsi la présence des deux sociétés dans le domaine de l’immuno-oncologie.

Le produit sera développé en monothérapie et en association avec différentes molécules des portefeuilles de Pfizer et de Merck, comprenant à la fois des médicaments homologués et des candidats-médicaments en phase expérimentale. Les deux sociétés associeront également leurs ressources et leur expertise afin de faire entrer l’anticorps anti-PD-1 de Pfizer en phase I de développement clinique. Dans le cadre de l’accord, Merck assurera la co-promotion de XALKORI (Pfizer), un médicament destiné au traitement du cancer du poumon non à petites cellules, aux États-Unis et sur plusieurs autres marchés clés.

Aux termes de l’accord, Merck recevra un premier versement de 850 millions de dollars (environ 680 millions d’euros), avec des paiements d’étape qui pourraient s’élever à un total de 2 milliards de dollars en cas d’atteinte de certains objectifs réglementaires et commerciaux. Les deux groupes financeront en commun le développement et la commercialisation et partageront les revenus générés par la vente de produits anti-PD-L1 ou anti-PD-1 issus de cette collaboration.

« La collaboration avec Pfizer à l’échelle mondiale nous permettra de bénéficier des forces et des compétences des deux sociétés en matière d’immuno-oncologie, et marque un grand coup d’accélérateur pour ce produit prometteur dans le traitement des patients atteints de différents types de cancer. Jusqu’à 20 programmes de développement clinique hautement prioritaires en immuno-oncologie devraient démarrer en 2015, parmi lesquels des études pivots menées dans le cadre de demandes d’AMM », a notamment indiqué Belén Garijo, Présidente-Directrice Générale de Merck Serono, la division biopharmaceutique de Merck. « En plus de cela, l’alliance globale permettra à Merck d’avancer son entrée sur le marché américain en oncologie et de renforcer son activité existante dans ce domaine sur plusieurs autres marchés importants dans le monde. »

Deux programmes de développement clinique sont actuellement en cours pour évaluer l’anticorps anti-PD-L1 de Merck. Dans un essai de phase I, plus de 550 patients ont été traités par MSB0010718C, pour différents types de cancer. Dans le cadre de la Journée destinée aux analystes et aux investisseurs organisée par Merck le 18 septembre 2014, des données intermédiaires ont été présentées concernant l’étude en cours de phase I, démontrant une réponse complète et des réponses partielles chez des patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules et d’un cancer des ovaires. Des données supplémentaires devraient être présentées lors de congrès médicaux en 2015. De plus, un essai de phase II évalue actuellement cet anticorps chez des patients atteints de carcinome de cellules de Merkel, une forme rare de cancer de la peau.

« (…) L’immuno-oncologie est une priorité pour Pfizer. L’association de cet anticorps anti-PD-L1 prometteur avec le vaste portefeuille de petites molécules et d’anticorps de Pfizer offre une opportunité d’élargir potentiellement l’utilisation de l’immunothérapie pour les patients atteints de cancer et de développer rapidement notre activité Oncologie. En outre, cette alliance nous permet d’accélérer significativement le calendrier de nos programmes de développement et de lancer la première vague de schémas thérapeutiques potentiels en immuno-oncologie. », a également indiqué Albert Bourla, Président des activités Vaccins, Oncologie et Santé grand public du groupe Pfizer.

Source : Merck Serono