Prévention du suicide : les associations réclament un « grenelle de l’humain »

 A l’occasion des 13èmes journées nationales pour la prévention du suicide, l’Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS) demande la mise en place d‘un « Grenelle de l’humain » afin que la crise socio-économique ne se transforme pas en crise sanitaire ».

« Si rien n’est fait des dizaines de milliers de nos concitoyens vont être exposés à la souffrance psychique, à la dépression, au risque suicidaire », lance le  Professeur Michel Debout, président de l’Union Nationale pour la Prévention du Suicide. qui demande la mise en place d’un dispositif d’accompagnement et de suivi des « personnes qui, cette année, seront confrontées à des situations difficiles liées à la perte de leur emploi, la perte de leur pouvoir d’achat, l’endettement… »

L’association rappelle que la France est l’un des pays industrialisés les plus touchés par le phénomène du suicide. Avec plus de 10 000 décès par an en France, le suicide est la première cause de mortalité chez les 35-44 ans et la deuxième cause chez les 15-24 ans.  Des chiffres qui ne prennent cependant pas en compte les suicides « déguisés » en accidents – chutes et accidents de la route notamment.

La précarité augmente la souffrance psychique
Une étude menée par téléphone en novembre et décembre auprès d’un échantillon représentatif de 2.012 personnes, et auprès de 312 personnes en difficulté ayant eu recours au Secours populaire révèle que si, parmi l’ensemble des Français, 21% présentent une souffrance psychique « avérée », mesurée à partir d’un questionnaire international, le chiffre est de 69% chez les demandeurs d’aide.

La souffrance psychique est de 4% quand la vulnérabilité sociale est très faible, et de 21% quand elle est maximale. Parmi les Français, 21% ont déjà pensé au suicide, fût-ce de façon vague, 9% ont déjà envisagé de se suicider, et 3% ont été hospitalisés suite à une tentative. Parmi les gens en demande d’aide, les chiffres sont respectivement de 43%, 31% et 18%, à peu près équivalents à ceux chez les gens en très grande souffrance psychique (49%, 33% et 15%). L’enquête ne tient pas compte de ceux qui se sont effectivement suicidés.

Pour le Pr Michel Debout, la crise économique  pourrait amener à une « une véritable crise sanitaire » avec « recrudescence des souffrances psychiques, des états dépressifs et des tentations suicidaires ». Il plaide pour l’organisation d’un « Grenelle de l’humain » qui définirait un plan sanitaire et solidaire « visant à compléter le plan de relance économique et financier ».
Pour plus d’informations : http://www.infosuicide.org/