Rougeole: l’InVS souligne l’urgence du rattrapage vaccinal des enfants en France

Dans sa dernière édition du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), l’Institut national de veille sanitaire (InVS) revient sur l’épidémie de rougeole qui sévit de nouveau en France. En effet, alors qu’en 2006 et 2007, le nombre de cas annuels déclarés, inférieur à 50, pouvait laisser penser que la France était en phase de pré-élimination de la rougeole, une résurgence importante de la maladie est observée depuis janvier 2008.

Les cas cliniques, confirmés épidémiologiquement ou biologiquement ont été inclus dans l’analyse en prenant en compte la dynamique de l’épidémie par vagues successives (octobre 2008-septembre 2009, octobre 2009-septembre 2010, octobre 2010-avril 2011). Ainsi, entre janvier 2008 et avril 2011, plus de 18 000 cas ont été notifiés dont 1 776 au cours de la première vague, 3 420 au cours de la deuxième et 12 549 pour les sept premiers mois de la troisième.

L’incidence la plus élevée a concerné les enfants de moins de 1 an, avec un cas sur 1 000 entre octobre 2010 et avril 2011. Les données de la DO, non exhaustives, montrent un bilan préliminaire de l’épidémie de près de 4 000 hospitalisations, dont 808 pneumonies et 26 encéphalites/myélites, et un total de 10 décès dont 9 chez des moins de 30 ans. La vague épidémique actuelle implique un variant du génotype D4 (MVs/Montaigu.FRA/43.08).

« L’épidémie qui sévit actuellement en France risque de se poursuivre dans les prochains mois, en particulier dans les zones de couvertures vaccinales les plus basses (comme le Sud de la France) où il semble exister un réservoir de sujets réceptifs suffisant pour maintenir la transmission du virus », analysent les auteurs de l’étude

En effet, selon eux, tant que la couverture des nourrissons n’atteindra pas le niveau requis de 95% et que le rattrapage des cohortes d’enfants plus âgés et de jeunes adultes ne sera pas renforcé, la France observera une alternance de vagues épidémiques suivies de périodes de « lune de miel ». Ils estiment donc urgent de renforcer non seulement les messages d’information vis-à-vis de la population et des acteurs de santé mais surtout de mettre en place des mesures permettant d’augmenter la couverture vaccinale, telles des campagnes de vaccination ciblées sur les populations de plus grande réceptivité, notamment en termes de tranches d’âge ou de région géographique.

Consulter : Le numéro du BEH (pdf-3,01 Mo)

Source : InVS