Sanofi : des résultats de phase III de dernière heure sur Dupixent dans la BPCO présentés au Congrès de l’ATS

Sanofi a annoncé que les résultats positifs d’un essai de phase III évaluant l’utilisation expérimentale de Dupixent® (dupilumab), comparativement à un placebo, chez des adultes sous traitement inhalé standard maximal (trithérapie) pour une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), non contrôlée, avec signature inflammatoire de type 2, ont été présentés aujourd’hui au Congrès international 2023 de l’American Thoracic Society (ATS) lors de la session “New England Journal of Medicine and JAMA. Discussion on the Edge: Reports of Recently Published Pulmonary Research” et publiés simultanément dans le New England Journal of Medicine (NEJM). Ces résultats seront également présentés le 22 mai lors d’une session consacrée à l’actualité des résultats d’essais cliniques en pneumologie (“Breaking News: Clinical Trial Results in Pulmonary Medicine”).

Dr Surya Bhatt, MSPH, Professeur agrégé, Division des allergies respiratoires et de médecine des soins intensifs, Université d’Alabama à Birmingham, et co-investigateur principal de l’essai clinique :  « J’ai vu bien des patients présentant une bronchopneumopathie chronique obstructive lutter trop longtemps contre les symptômes invalidants de cette maladie évolutive – les options thérapeutiques actuelles offrant des possibilités d’amélioration limitées. Cet essai a montré que le dupilumab a le potentiel d’infléchir le cycle des exacerbations et le déclin de la fonction respiratoire chez les patients porteurs d’une BPCO, non contrôlée, avec signature inflammatoire de type 2 et d’atténuer sensiblement les symptômes respiratoires. Le dupilumab a également contribué à améliorer les scores de qualité de vie en lien avec la santé, ce qui, d’après mon expérience de médecin, est tout aussi important pour les patients que la capacité de pouvoir respirer plus facilement. »

La BPCO est une maladie respiratoire pouvant engager le pronostic vital qui détériore les poumons et entraîne une dégradation progressive de la fonction respiratoire. Ses symptômes se traduisent par une toux chronique et un essoufflement qui peuvent non seulement se répercuter sur la capacité à accomplir certaines activités quotidiennes, mais également causer de l’anxiété, une dépression et des troubles du sommeil. Elle représente également un fardeau économique et sanitaire important en raison des exacerbations aiguës qui la caractérisent et qui nécessitent une corticothérapie systémique et/ou une hospitalisation, et peuvent entraîner le décès. Le tabagisme et l’exposition à des particules nocives figurent parmi les principaux facteurs de risque de BPCO, mais même les personnes qui ont arrêté de fumer peuvent néanmoins développer ou continuer de présenter cette maladie. Aux États-Unis seulement, près de 300 000 personnes présentent une BPCO non contrôlée avec signature inflammatoire de type 2.

Les résultats présentés au Congrès de l’ATS et publiés dans le NEJM sont tirés de l’essai BOREAS, qui a atteint son critère d’évaluation primaire et l’ensemble de ses critères d’évaluation secondaires et montrent que les patients traités par Dupixent (n=468), comparativement à ceux traités par placebo (n=471), associé à un traitement inhalé standard maximal (trithérapie) ont présenté les résultats suivants :

  • Diminution de 30 % des exacerbations aiguës modérés à sévères de la BPCO pendant 52 semaines (p=0,0005) – le critère d’évaluation primaire.
  • Amélioration de la fonction pulmonaire de 160 ml à 12 semaines, contre 77 ml pour le placebo (p<0,0001).Des améliorations numériques ont été observées dès la 2ème semaine de traitement, avec un bénéfice par rapport au placebo qui s’est maintenu jusqu’à la semaine 52 (Dupixent : 153 ml, placebo : 70 ml ; p=0,0003).
  • Amélioration de 9,7 points de la qualité de vie en lien avec la santé (QdV ; résultats rapportés par les patients sur une échelle de 0 à 100) à 52 semaines par rapport à l’inclusion, contre une amélioration de 6,4 points pour le placebo (p=0,0017), avec des améliorations numériques observées dès la 4ème semaine de traitement.
  • Réduction de 2,7 points de la sévérité des symptômes respiratoires (résultats rapportés par les patients sur une échelle de 0 à 40), à la semaine 52 par rapport à l’inclusion, contre une réduction de 1,6 point pour le placebo (p=0,0012).

Selon les résultats d’une analyse pré-spécifiée des données d’un sous-groupe de patients (Dupixent n=195, placebo n=188) présentant une mesure élevée (≥20 ppb) de la fraction expirée du monoxyde d’azote (FeNO) – un biomarqueur respiratoire de l’inflammation de type 2 –, le traitement par Dupixent a également permis d’obtenir une réduction significative de 38 % des exacerbations, comparativement au placebo, à la semaine 52 (p=0,0052). Dans ce sous-groupe, Dupixent a également permis d’observer une amélioration de la fonction respiratoire de 232 ml, contre 108 ml pour le placebo, à la semaine 12 (p=0,0022), qui s’est maintenue jusqu’à la semaine 52 avec une amélioration de la fonction respiratoire de 247 ml, contre 120 ml pour le placebo (p=0,0034).

Les résultats de sécurité ont été généralement cohérents avec le profil de sécurité connu de Dupixent dans ses indications approuvées. Les taux globaux d’événements indésirables liés au traitement se sont établis à 77 % pour Dupixent et à 76 % pour le placebo. Les événements indésirables les plus fréquemment observés chez les patients traités par Dupixent, comparativement au placebo, ont été les suivants : maux de tête (8 % pour Dupixent, 7 % pour le placebo), diarrhée (5 % pour Dupixent, 4 % pour le placebo) et dorsalgie (5 % pour Dupixent, 3 % pour le placebo). Les événements indésirables les plus fréquemment observés chez les patients sous placebo, comparativement à Dupixent, ont été les suivants : rhinopharyngites (10 % pour le placebo, 9 % pour Dupixent), infections des voies respiratoires supérieures (10 % pour le placebo, 8 % pour Dupixent), hypertension artérielle (6 % pour le placebo, 4 % pour Dupixent) et COVID-19 (6 % pour le placebo, 4 % pour Dupixent). Les événements indésirables ayant entraîné des décès ont été équilibrés entre les deux groupes (2 % pour le placebo, 2 % pour Dupixent).

Le deuxième essai (NOTUS), identique à l’essai de phase III de Dupixent dans le traitement de la BPCO, est en cours et ses résultats sont attendus en 2024. Aucune autorité règlementaire n’a encore pleinement évalué les profils d’efficacité et de tolérance de Dupixent pour le traitement de la BPCO. Sanofi et Regeneron se tiennent prêts à discuter des données de l’essai BOREAS avec les organismes de réglementation.

Source : Sanofi