CMU : un quart des médecins parisiens refusent les patients bénéficiaires

Selon un testing de l’IRDES réalisé à la demande du Fonds de financement de la Couverture maladie universelle (CMU), un professionnel de santé sur quatre exerçant à Paris (25,5 %) refuse de soigner les patients les plus défavorisés. Aujourd’hui en France, près de 4 300 000 de personnes sont bénéficiaires de la CMUSelon un testing de l’IRDES réalisé à la demande du Fonds de financement de la Couverture maladie universelle (CMU), un professionnel de santé sur quatre exerçant à Paris (25,5 %) refuse de soigner les patients les plus défavorisés. Aujourd’hui en France, près de 4 300 000 de personnes sont bénéficiaires de la CMU.

« Malgré une condamnation unanime de tous les acteurs de ce dossier, le refus de soins existe et son ampleur ne saurait être qualifiée de marginale et anecdotique » constate Le Fonds CMU face aux résultats de cette nouvelle enquête. La lettre ministérielle missionnant le Fonds CMU pour réaliser le quatrième rapport d’évaluation de la loi CMU demandait en effet, que soit portée une attention toute particulière au problème des refus de soins aux bénéficiaires de la CMU-C.

 Le Fonds CMU a donc commandé à l’IRDES un nouveau testing. Celui-ci a été réalisé à Paris auprès de 861 médecins généralistes et spécialistes ou dentistes à la fin de l’année 2008. Ainsi, les refus de soins concernent un tiers des dentistes (31,6 %) et près d’un médecin généraliste sur cinq (19,4 %). Parmi les plus concernés, les gynécologues médicaux et les ophtalmologues à hauteur de 38 % et 28 %. Seuls les radiologues se distinguent de leurs confrères, avec un taux 5% de refus.

Parmi les raisons invoquées pour justifier le refus, les praticiens non-informatisés « ne disposant pas de l’équipement permettant la lecture de la carte Vitale » soulignent la lourdeur administrative et les difficultés de remboursement qu’impliqueraient la prise en charge des patients CMU. Mais pour les auteurs de l’étude, la principale raison du refus de soin reste d’ordre économique. « Dans bien des cas, les refus ne sont pas opposés à une catégorie de patients mais bien à leur capacité à payer des dépassements d’honoraires ou une prothèse aux tarifs pratiqués par les dentistes », soulignent-ils.

Face à ces résultats alarmants, le fonds CMU précise « qu’aucun testing n’est comparable à l’autre et qu’ils ne peuvent être jugés représentatifs du comportement de l’ensemble des 120 000 médecins généralistes, spécialistes et dentistes à l’égard des 4 300 000 bénéficiaires de la CMU. »

Pour plus d’informations, consulter le rapport sur le site du Fonds CMU