Vaccin H1N1: les ratés d’une campagne

Vaccin H1N1: les ratés d'une campagneLa campagne de vaccination contre la grippe H1N1 commence dans les collèges et lycées pour les 5,3 millions d’élèves du secondaire, alors que celle des écoliers du primaire commencera début décembre. Cette nouvelle vague déferle au moment où le dispositif de campagne mis en place par les autorités sanitaires est déjà saturé par l’afflux massif de candidats. La grippe H1N1 a déjà fait une victime de marque: le système de santé !

 Généralement considéré comme le meilleur du monde, le voici englué dans l’afflux des candidats à la vaccination, incapable de répondre à une brutale accélaration de la demande pourtant stimulée à cor et à cris par toutes les autorités sanitaires, ministre en tête. Certes, avec prudence, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a avoué que la mise en place du dispositif nécessitait quelques « réglages » , mais la situation tourne à la mauvaise farce: les impétrants doivent faire preuve de patience pour recevoir leur injection. Plusieurs heures à Paris, pendant lesquelles femmes enceintes et personnes âgées doivent « poireauter », pourtant munies du bon de la Sécurité sociale. Premier bilan: pour peu que le dispositif s’emballe -et devienne le succès tant attendu-, c’est la cata.

Le côté farce d’une campagne menée de la façon la plus incohérente qui soit ferait plutôt sourire si les autorités de santé n’avaient pas autant dramatisé leur communication sur la grippe H1N1. Dans un premier temps, ce fut le flop! Tous les sondages concordaient, les Français n’y croyaient pas et ne voulaient pas se faire vacciner. Et tout à coup, c’est la déferlante… et tout le monde semble pris de court.  Ce n’est d’ailleurs pas le moindre paradoxe de cette afffaire: le gouvernement, après avoir atermoyé, n’a pas voulu inclure les médecins libéraux dans le dispositif: même si, techniquement, leur exclusion -qui n’a pas empêché leur réquisition!- reposait sur l’administration de flacons multidoses impossibles à conserver dans un cabinet de ville, politiquement, c’est une belle gaffe. Comment en effet faire avaler aux Français, habitués à choisir leur praticien, qu’il leur faut aller se faire vacciner dans un gymnase à la queue-leu-leu, comme aux « belles » heures du service militaire?

Evidemment, le gouvernement aura beau jeu d’affirmer que la campagne de vaccination est victime de son succès: il n’empêche, côté logistique et stratégie de communication, c’est plutôt raté! Ce qui est en revanche tout à fait réussi, c’est la polémique. Mais cette spécialité relève de l’excellence française.

Hervé KARLESKIND © www.HKConseils.com