VIH/sida : UNITAID intervient sur les marchés des médicaments pour garantir les traitements

logo_VIH/sida : UNITAID intervient sur les marchés des médicaments pour garantir les traitements sur le long terme Selon les résultats d’une étude réalisée par l’Université de Boston, l’approche innovante de fourniture de médicaments adoptée par UNITAID a révolutionné un certain nombre de niches sur le marché des médicaments contre le sida. La création imminente d’une communauté de brevets pour les antirétroviraux (ARV) pourrait démultiplier ces bons résultats et permettre d’économiser potentiellement dix millions de dollars par an.

« L’impact en santé publique de ce type d’intervention sur le marché peut être incroyable », a affirmé Philippe Douste-Blazy, Président d’UNITAID. « Les gouvernements et autres fournisseurs de médicaments dans les pays en développement peuvent maintenant compter sur une gamme plus importante de produits disponibles à un prix plus abordable. La dure réalité d’enfants qui meurent pour des causes liées au VIH dans les pays pauvres pourra bientôt appartenir au passé ».

En générant une offre et une demande durables pour de nouvelles formulations essentielles, UNITAID a stimulé une concurrence saine et une meilleure réponse du marché aux besoins des patients dans les pays en développement. Ainsi, la promotion par UNITAID des combinaisons à dose fixe (CDF) dont la qualité est garantie – trois comprimés en un, ce qui constitue la meilleure option de traitement pour les enfants – et les garanties d’achat anticipé auprès des fabricants, a encouragé la production durable de nombreux nouveaux produits et a permis de doubler le nombre de CDF adaptées aux besoins des enfants de 6 à 12 ans en seulement deux ans. Plus de 300 000 enfants dans le monde reçoivent aujourd’hui un traitement, dont au moins 70% bénéficient du soutien d’UNITAID par la voie de son partenariat avec l’Initiative contre le VIH/sida de la Fondation Clinton (CHAI).

Dans le domaine des traitements de seconde ligne (combinaisons de médicaments plus actives nécessaires pour les personnes qui développent des résistances ou pour lesquelles les traitements classiques sont inefficaces), UNITAID et CHAI sont parvenus à obtenir des baisses de prix entre 40% et 60%, et permettent de fournir 50% du marché des traitements de seconde ligne dans les pays en développement.

La création d’une communauté de brevets pour les antirétroviraux (ARV)
La Communauté de brevets UNITAID pour les médicaments antirétroviraux – actuellement en cours de développement et prévue pour être opérationnelle dès 2010 – pourra également permettre d’élargir les marchés des pays en développement et d’économiser, selon les projections a minima de l’Université de Boston, dix millions de dollars par an. En effet, grâce à la promotion d’une concurrence accrue et à des réductions de prix supplémentaires, cette action permettra d’accroître les fonds et de traiter plus de personnes sur le long terme.

Cette communauté de brevets permettra de donner aux fabricants de produits princeps la possibilité de mettre à disposition des fabricants de génériques leurs brevets afin de produire des médicaments à destination des pays en développement moyennant le versement d’une rémunération. L’objectif principal de la communauté de brevets est d’introduire plus de fabricants sur le marché, d’augmenter le nombre de médicaments adaptés aux besoins des patients dans les pays en développement, et de rendre disponibles et abordables des médicaments nouveaux et plus efficaces mais dont le prix est aujourd’hui prohibitif. Par exemple, l’Université de Boston estime que « Atripla », une CDF fabriquée par Gilead, qui est déjà disponible sous forme générique au prix de 465 dollars US par an et par patient, pourrait voir son prix baisser à 190 dollars US dès la première année de fonctionnement de la communauté de brevets et pourrait atteindre 100 dollars en quatre ans.

Une action concentrée sur les segments de marchés de « niches »
Ainsi, 92% des patients ont aujourd’hui accès aux médicaments grâce à la concurrence introduite par les fabricants de génériques, qui ont permis de faire baisser le prix des traitements et ont rendu possible la production de thérapies combinées. Mais les nouveaux médicaments essentiels recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont protégés par des brevets pour de nombreuses années à venir et sont par conséquent très onéreux. De plus, ils ne sont pas adaptés pour une utilisation dans un contexte de ressources limitées ou n’existent pas dans des formulations adaptées aux enfants. L’initiative d’UNITAID vise à répondre à une demande constante en créant l’offre nécessaire de ces nouveaux médicaments essentiels à des prix abordables.

Conscient du fait que l’accès aux médicaments et aux autres produits de santé est largement influencé par les forces du marché, UNITAID a depuis le début choisi de concentrer son action sur certains segments de marchés peu financés – ou « niches » – et d’offrir aux fabricants la garantie nécessaire, en assurant des financements sur le long terme, pour développer de nouvelles formulations et produire des volumes plus importants. En même temps, UNITAID a investi dans les travaux du Programme de préqualification de l’OMS afin de renforcer l’assurance qualité de la production des médicaments, assurant ainsi un marché « de la qualité » à un nombre plus important de fabricants et encourageant la concurrence pour faire baisser les prix.

Source : UNITAID