AB Science : de nouveaux résultats renforcent la plausibilité du mode d’action du masitinib dans la Sclérose Latérale Amyotrophique

AB Science a annoncé  la publication par une équipe internationale de chercheurs d’un mécanisme jusque-ici inconnu de progression de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) et qui renforce le rationnel scientifique d’un possible effet neuroprotecteur du masitinib dans la SLA.

La publication dirigée par des chercheurs de l’Institut Pasteur de Montevideo, de l’Université d’Alabama à Birmingham (UAB), de l’Université de l’Oregon (OSU) et de l’Institut IMAGINE de Paris s’intitule ‘Schwann cells orchestrate peripheral nerve inflammation through the expression of CSF1, IL‐34, and SCF in amyotrophic lateral sclerosis’. Cet article est librement accessible sur le site de la revue Glia, revue médicale évaluée par des pairs, à l’adresse suivante : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/glia.23768.

Ces recherches apportent une preuve convaincante d’un mécanisme inflammatoire auparavant inconnu, déclenché par les cellules de Schwann dans la SLA et potentiellement ciblé par le masitinib.

« Ces résultats mettent en évidence un mécanisme d’action nouveau du masitinib dans la SLA et qui est complémentaire de ceux déjà identifiés », a déclaré le professeur Luis Barbeito, directeur du laboratoire de Neurodégénérescence (Institut Pasteur de Montevideo, Uruguay) et auteur principal de l’article.

Les cellules de Schwann sont associées au maintien et à la survie des neurones dans le système nerveux périphérique. Des résultats ont révélé, pour la première fois, des phénotypes de cellules de Schwann spécifiques de la SLA qui peuvent déclencher une inflammation locale à travers deux voies de signalisation (CSF-1R et c-Kit) ciblées par le masitinib. Fait remarquable, ces phénotypes de cellules de Schwann ainsi que leurs effecteurs inflammatoires ont été observés à la fois chez des patients atteints de SLA et dans un modèle animal paralytique (SOD1G93A) de SLA. L’inhibition pharmacologique du CSF-1R et de c-Kit avec le masitinib dans ce modèle animal de la SLA a fortement diminué la réactivité des cellules de Schwann, l’infiltration des cellules immunitaires et leur prolifération au sein des voies motrices périphériques.

Le Dr Emiliano Trias, chercheur principal (Institut Pasteur de Montevideo, Uruguay) et auteur principal de l’article, a déclaré : « Nous avons montré pour la première fois que les cellules de Schwann peuvent provoquer une inflammation chronique nocive le long de la voie motrice périphérique, contribuant ainsi à la progression de la SLA. Cette neuroinflammation incontrôlée peut être inhibée par le masitinib, même après l’apparition de la paralysie, en ciblant les cellules impliquées dans les lésions des nerfs périphériques ».

Dans l’ensemble, ces données rendent plausible un mécanisme par lequel le masitinib exerce un effet neuroprotecteur sur le système nerveux périphérique, ce qui peut expliquer les multiples effets thérapeutiques du masitinib observés précédemment chez des patients atteints de SLA [1] et des modèles animaux [2–4].

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[1] Mora J, et al. Masitinib as an Add-on Therapy to Riluzole in Patients with Amyotrophic Lateral Sclerosis: A Randomised Clinical Trial. Amyotroph Lateral Scler Frontotemporal Degener. 2019 Jul 7:1-10. https://doi.org/10.1080/21678421.2019.1632346.

[2] Trias E, et al. Mast cells and neutrophils mediate peripheral motor pathway degeneration in ALS. JCI Insight. JCI Insight. 2018;3(19):e123249. https://doi.org/10.1172/jci.insight.123249.

[3] Trias E, et al. Evidence for mast cells contributing to neuromuscular pathology in an inherited model of ALS. JCI Insight. 2017;2(20):e95934. https://doi.org/10.1172/jci.insight.95934.

[4] Trias E, et al. Post-paralysis tyrosine kinase inhibition with masitinib abrogates neuroinflammation and slows disease progression in inherited amyotrophic lateral sclerosis. J Neuroinflammation. 2016;13(1):177.

Source et visuel : AB Science