Antibiotiques : une prescription « trop automatique » selon l’UFC-Que Choisir

L’UFC-Que Choisir a rendu publics ce lundi les résultats d’une enquête1 sur les prescriptions d’antibiotiques conduite chez 50 généralistes par une personne se plaignant d’un mal de gorge fictif. Résultat : 52% des médecins ont prescrit des antibiotiques. Dans un communiqué, l’association « exige du ministère de la Santé la mise en œuvre sans délai de mesures concrètes à même de garantir une information objective des médecins ».

Alors que la consommation d’antibiotiques repart à la hausse depuis 2008 (+ 4 % par an), l’UFC-Que Choisir a mené une enquête auprès de 50 médecins, qui a pris la forme de visites par un patient unique en bonne santé, se plaignant d’un mal de gorge fictif. « Ces consultations ont donné lieu à des prescriptions aberrantes », estime l’association qui souligne qu’ « alors que la personne était en parfaite santé, 52 % des visites ont conduit à la prescription d’antibiotiques ».

L’enquête souligne également « la surprescription de médicaments » : en moyenne, chaque ordonnance comprenait 2,4 médicaments, en plus des antibiotiques. « Certains médecins ont même prescrit des corticoïdes, pourtant non recommandés pour un mal de gorge », précise UFC-Que Choisir.

En France, rappelle l’UFC-Que choisir, 9 consultations sur 10 se terminent par une prescription de médicaments, dont la consommation par habitant est « supérieure de 40% à celle de nos voisins européens ». La consommation d’antibiotiques, après avoir baissé de 15% en France depuis 2002, est repartie à la hausse en 2007, avec une augmentation annuelle de 4%. Le niveau de consommation de la France reste l’un des plus élevés d’Europe, derrière la Grèce.

L’association estime que l’effort doit porter sur une « information objective » des praticiens, qui doit « contreblancer la pression exercée (sur eux) par l’industrie pharmaceutique ». L’UFC–Que Choisir rappelle enfin sa proposition de création d’un corps de 1 700 visiteurs médicaux publics et indépendants, placés sous l’égide de la Haute Autorité de Santé.

1. Enquête réalisée par une unique personne en bonne santé de la mi-octobre à la mi-novembre 2010 auprès de 50 médecins généralistes, à Paris, en région parisienne et en province, suivant le même scénario : prétendre un mal de gorge et dire craindre une angine. Il est précisé que ces rendez-vous à la seule charge de l’association n’ont donné lieu à aucun remboursement de la part de l’Assurance maladie. Enquête complète disponible dans le numéro de février de Que Choisir Santé.

Source : UFC-Que Choisir