Cancer du sein : des nouveaux traitements en radiothérapie soutenus par la FNCLCC et L’INCa

La Fédération nationale des Centres de lutte contre le cancer (FNCLCC) et l’Institut National du Cancer (INCa) soutiennent de nouveaux projets de recherche en matière de radiothérapie de cancer du sein, le cancer le plus fréquent chez la femme, avec plus de 50 000 nouveaux cas par an. Aujourd’hui, grâce au dépistage, près de 75 % des diagnostics de cancer du sein sont portés à des stades I ou II, lesquels bénéficient très largement de traitements conservateurs par chirurgie et radiothérapie.

Le cancer du sein constitue la pathologie la plus fréquemment traitée par radiothérapie (61 % de l’activité totale de radiothérapie). La radiothérapie est aujourd’hui une discipline en pleine mutation, tant en termes de techniques utilisées que de protocoles de traitement. Il s’agit aujourd’hui de permettre aux patientes de bénéficier de traitements plus ciblés et personnalisés, à l’instar de la chimiothérapie.

Une part grandissante des projets de recherche financés dans le cadre du PHRC (programme hospitalier de recherche clinique) et du STIC (programme de soutien aux techniques innovantes et coûteuses), programmes gérés par l’INCa en lien avec la DGOS, porte aujourd’hui sur les traitements conservateurs du cancer du sein, notamment par radiothérapie. Ces études ont pour objectif d’optimiser les doses délivrées au cours des séances de radiothérapie en fonction des caractéristiques de la population, mais aussi d’évaluer les nouvelles modalités de radiothérapie, telles que l’irradiation accélérée ou hypofractionnée.

Deux essais en cours sont promus par le Bureau d’études cliniques et thérapeutiques (BECT) de la FNCLCC : Le premier essai (SHARE), financé par l’INCa et la DGOS, s’adresse aux patientes ménopausées présentant des tumeurs dites de bon pronostic et auxquelles on propose de réduire les doses. Lancé ce mois-ci, cet essai de phase III devrait inclure à terme près de 2800 patientes traitées pour un cancer du sein dans 50 centres de radiothérapie répartis sur l’ensemble du territoire français. Il a pour objectif de comparer une irradiation accélérée focalisée au lit opératoire, c’est-à-dire au niveau de la zone d’ablation de la tumeur, à une irradiation mammaire standard ou hypofractionnée dans le cancer du sein à faible risque de rechute locale. Les patientes seront suivies pendant 10 ans. L’essai SHARE pourrait déboucher sur une évolution importante de la radiothérapie des cancers du sein en France. Une étude translationnelle est, par ailleurs, associée cet essai. Elle vise à reclasser toutes les tumeurs selon les nouvelles classifications moléculaires et à déterminer prospectivement des profils géniques corrélés à une évolution de la maladie.

Le deuxième essai (Young Boost) a été ouvert aux inclusions en Hollande en 2004 et en Allemagne en 2006. La France a rejoint l’essai fin 2007, avec près de 500 patientes déjà incluses. Cet essai de phase III s’adresse aux patientes jeunes (moins de 51 ans). Il vise à évaluer le bénéfice, en termes de réduction du risque de récidive locale, d’un complément de dose de radiothérapie (26 Gy vs 16 Gy) à délivrer au lit tumoral2, après irradiation de la totalité du sein à 50 Gy. Les objectifs secondaires de l’essai consistent en une évaluation esthétique ainsi qu’une évaluation des séquelles sur 10 ans.

Deux autres projets de recherche clinique de radiothérapie dans le cancer du sein sont en cours dans le cadre du PHRC cancer : « CYBERNEO » : radiothérapie hypofractionnée par Cyberknife concomitante à la chimiothérapie néo adjuvante pour les tumeurs du sein et l’essai BONBIS : étude multicentrique randomisée de phase III évaluant l’impact d’un complément de radiothérapie (16 Gy) après traitement radiochirurgical conservateur (50 Gy) des cancers canalaires in situ du sein. Ces projets de recherche s’inscrivent pleinement dans le cadre du Plan cancer 2009-2013 et répondent à l’exigence de qualité des soins et d’accès à l’innovation pour tous les patients sur l’ensemble du territoire.

Source : INCa