Démographie médicale : le nombre de médecins devrait baisser de 10% d’ici 10 ans

Démographie médicale : d’ici 10 ans le nombre de médecins devrait baisser de 10% en FranceLa DRESS vient de publier les résultats d’une étude de projections sur la démographie médicale. Le nombre de médecins en activité devrait baisser de près de 10 % dans les dix prochaines années. En 2030,  53,8 %des médecins seraient des femmes et  plus de la moitié des spécialistes et le quart des généralistes exerceraient uniquement à l’hôpital.

 Au 1er janvier 2007, la France comptait 208 000 médecins actifs. Pour la DRESS, « il s’agit là d’un maximum historique, que l’on considère les effectifs ou la densité de praticiens en activité par habitant. » Selon les nouvelles projections de la DREES, leur nombre baisserait de près de 10 % au cours des dix prochaines années.
Les auteurs précisent qu’au-delà, « l’évolution de la démographie médicale dépendra largement des décisions publiques prises aujourd’hui et de l’évolution des choix individuels des jeunes médecins. » En effet,  ces projections donnent un éclairage sur les conséquences à long terme des choix faits aujourd’hui en matière de démographie médicale. « Ceux-ci n’apparaissent que lentement compte tenu de la durée de formation et du temps nécessaire au renouvellement des générations. » souligne la DRESS

Un scénario de référence
Un scénario de référence basé sur l’hypothèse d’un maintien des choix individuels des médecins à long terme, montre que malgré un fort relèvement du numerus clausus jusqu’à 8 000 en 2011, le nombre de médecins en activité ne retrouverait son niveau actuel qu’en 2030. « La baisse des effectifs serait moins marquée pour les généralistes que pour les spécialistes, mais les évolutions seraient très contrastées d’une spécialité à l’autre. » estime la DRESS.

292 médecins pour 100 000 habitants en 2030
Entre 2006 et 2030, la population française devrait croître d’environ 10 %. La densité médicale chuterait donc davantage que les effectifs. Pour l’ensemble France métropolitaine et DOM, elle passerait de 327 à 292 médecins pour 100 000 habitants entre 2006 et 2030, diminuant ainsi de 10,6 % pour retrouver son niveau de la fin des années 80.

Une majorité de femmes médecins en 2030
Selon ce même scénario, l’âge moyen des médecins en activité passerait de 48,8 ans en 2006 à 50,2 ans en 2012, puis diminuerait régulièrement jusqu’à 44,5 ans en 2030. Autre projection, la féminisation de la profession. En 2006, 39 % des médecins en activité sont des femmes. Avec l’hypothèse selon laquelle la proportion de femmes parmi les jeunes médecins entrant dans la vie active reste constante, en 2022, elles seraient aussi nombreuses que les hommes. En 2030, elles seraient majoritaires avec 53,8 % des effectifs, en particulier chez les généralistes (56,4 %).

Le nombre de médecins salariés hospitaliers en augmentation
La proportion de médecins salariés hospitaliers augmenterait fortement entre 2006 et 2030, tandis que celles de médecins libéraux, de médecins salariés non hospitaliers ou de médecins à exercice mixte diminueraient, pour les généralistes comme pour les spécialistes. En 2030, 55,5 % des généralistes seraient libéraux, contre 60,2 % en 2006, et 28,5 % des spécialistes exerceraient en libéral, contre 35,6 % en 2006. À cette date, plus de la moitié des spécialistes et le quart des généralistes exerceraient uniquement à l’hôpital.

Des évolutions par spécialités contrastées
Selon le scénario de référence, les évolutions des effectifs seraient très contrastées. Ainsi, pour la médecine du travail (-62 %), la rééducation et réadaptation fonctionnelle (- 47 %), l’ophtalmologie (-35 %), la dermatologie- vénérologie (-32 %) et la rhumatologie (-30 %), la baisse du nombre de médecins en activité serait très marquée. En ORL (-19 %), en anatomo-cytopathologie (-19 %), en pneumologie (-19 %), en gastro-entérologie (-13 %), en médecine interne (-12 %), les effectifs diminueraient nettement, mais de manière moins drastique.

À l’opposé, les effectifs de médecins en activité augmenteraient très fortement dans les « autres spécialités » (75 %), en neurologie (47 %), en santé publique (47 %), en chirurgie (40 %) et en endocrinologie (24 %), ainsi qu’en pédiatrie (20 %) et en gynécologie-obstétrique (13 %), quoique dans des proportions moindres, le plus souvent du fait de la conjugaison de flux de sorties plutôt faibles et de flux d’entrées assez forts.

Pour plus d’informations consulter l’étude de la DRESS