Fin programmée des ordonnances papier

Après les feuilles de soins, les ordonnances papier vont progressivement disparaître des pharmacies et des cabinets médicaux, au profit de prescriptions électroniques. A la clef de cette mort programmée, des gains de temps, de place et d’argent. L’Assurance maladie entend généraliser ce système aux 23.000 officines de France d’ici fin 2012, début 2013.

Chaque année, l’assurance maladie traite 750 millions d’ordonnances par an, ce qui représente près de 420 km d’archives. Cette collecte, qui mobilise 4000 agents, a un coût : 4 millions d’euros par an pour la Cnam. « Nous sommes confrontés à une masse de papier considérable », a expliqué jeudi lors d’un conférence presse Philippe Ulmann, directeur de l’offre de soins à l’Assurance maladie, ce qui entraîne « une gestion très lourde pour les pharmaciens » et pour l’Assurance maladie qui doit « les récupérer, les trier, les traiter » et les archiver.

C’est pourquoi la Caisse nationale d’assurance-maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) a débuté l’an dernier la dématérialisation des ordonnances dans les pharmacies où circulent chaque année 550 millions de prescriptions. Environ 900 officines volontaires les scannent lorsque le patient est au guichet, puis gravent des CD, envoyés tous les quinze jours à l’Assurance maladie.

Ce système va être progressivement généralisé aux 23.000 pharmacies de France d’ici fin 2012, début 2013, a précisé le directeur général de la Caisse nationale d’assurance-maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), Frédéric van Roekeghem. Les officines seront aidées à hauteur d’environ 400 euros annuels pour s’équiper, a-t-il indiqué.

Parallèlement, certaines pharmacies expérimentent déjà la télétransmission directe de ces ordonnances vers l’Assurance maladie, comme elles le font déjà pour les feuilles de soins qui permettent le remboursement à l’assuré. Cette transmission vers un serveur informatique sécurisé sera aussi généralisée progressivement. Les professionnels de santé (pharmacies, kinés, labos…) pourront alors, sur un portail internet professionnel, avoir accès à l’ordonnance du médecin, ce qui n’empêchera pas ce dernier de continuer à délivrer une prescription papier au patient.

Le directeur général de la CNAMTS espère « lancer une généralisation en 2014 » avec pour objectif un achèvement en 2018.

Source : Le Figaro, Europe 1