GlaxoSmithKline adopte une stratégie éthique dans les pays en voie de développement

GlaxoSmithKline va baisser le prix de ses médicaments dans les pays pauvresDans un entretien au Guardian, Andrew Witty le patron de GSK, a dévoilé les grands axes de sa nouvelle stratégie dans les pays en voie de développement. Un changement de cap spectaculaire : baisse des prix dans les pays pauvres, mise en commun de brevets dans la recherche sur les maladies négligées et réinvestissement d’une partie de ses bénéfices dans les systèmes de santé locaux. 

Andrew Witty, arrivé en mai dernier à la tête du numéro deux mondial de l’industrie pharmaceutique, vient d’amorcer un virage stratégique et met ses concurrents au défi de suivre son exemple. « Les grands groupes pharmaceutiques ont  l’obligation d’aider les pays pauvres » explique-t-il au Guardian. Ainsi, GSK  va réduire ses prix dans 50 pays les moins développés jusqu’à un niveau n’excédant pas 25% des tarifs pratiqués au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, voire moins si possible et rendra plus abordables les médicaments dans les pays à revenu intermédiaire comme le Brésil et l’Inde.

«  Un pot commun de brevets »
Autre annonce et peut-être la plus impactante, la mise à disposition par les industriels de certains brevets dans un « pot commun » afin qu’ils puissent être utilisés par d’autres chercheurs dans le cadre de travaux sur les maladies négligées. Par ailleurs, le groupe entend réinvestir 20% des bénéfices réalisés dans les pays les moins développés dans leurs hôpitaux, leurs cliniques et leur personnel.
Enfin, GSK invite les scientifiques du secteur privé, public ainsi que des ONG à se joindre aux recherches sur les traitements des maladies tropicales dans son institut dédié à Tres Cantos en Espagne.

« Stimuler un comportement différent »
Pour le Guardian, le volet sur la propriété intellectuelle « considérée comme la vache sacrée de l’industrie pharmaceutique » est la plus radicale des propositions du patron de GlaxoSmithKline. « De toute évidence, les gens nous perçoivent comme très défensifs sur le sujet de la propriété intellectuelle, à juste titre et nous le serons », déclare Andrew Witty au quotidien. « Mais dans le domaine des maladies négligées, nous pensons juste que  nous pouvons y occuper un espace et voir si nous pouvons ou non stimuler un comportement différent.  » ajoute-t-il.

Selon le Guardian,  les organisations militantes, qui jugent en privé la décision remarquable, restent prudentes. Elles redoutent notamment son impact sur l’industrie du générique qui propose aujourd’hui les médicaments les moins chers dans les pays pauvres.

Pour plus d’informations, consulter l’article du Guardian